La chronique du roman « Le dernier hiver » de Jean-Luc Marcastel

9782012023512

Un ciel de sang.

De la neige à perte de vue.

Et une forêt de pins. Des pins qui dévorent tout.


Demain, l’Hiver engloutira le monde.


Johan refuse de s’agenouiller devant le sort. Par amour, il décide de retrouver celle qu’il aime. Par amour, son frère, Théo, va lui ouvrir la voie. Par amour, ses amis laissent tout derrière eux pour l’accompagner.

Pour cela, ils devront pénétrer jusqu’au coeur des ténèbres… Au coeur de leurs propres ténèbres.

Il est sorti le 5 octobre 2011 aux Editions Black Moon , 16€, 450 pages

Chronique :

Le dernier hiver nous plonge dans un monde apocalyptique où petit à petit les saisons ont cessé d’exister. La période la plus chaude se raccourcissait d’année en année, pour au bout du compte, être littéralement engloutie par l’hiver. De la neige à perte de vue, offrant en premier lieu un magnifique spectacle, mais les habitants ont rapidement déchanté. Ajoutant à cela, un ciel avec une couleur mystérieuse, et de nulle part, une forêt dont les pins se multiplient à une vitesse incroyable. Outre le fait de prendre de la place, elle a une particularité, elle est quelque peu carnivore, rien que ça !


Ce que j’ai adoré ? Le côté sombre et mystérieux du livre. Ce n’est pas le point fort du roman mais pour moi, c’est essentiel. Cela change des éternelles affaires de vampires de la collection Black Moon. L’originalité de cette histoire est un élément qui m’a plu, il faut bien le reconnaître également. Dans les ouvrages qui traitent de la fin du monde, on peut s’imaginer tout un tas de choses. Pourtant, j’ai l’impression que c’est la nature qui reprend ses droits pour essayer de donner une leçon aux humains. Ici, elle est cruelle, les pins dévorant tout. L’auteur les décrit comme des êtres dotés de sens, capables de communiquer entre eux. C’est plutôt effrayant si vous voulez mon avis. Toujours est-il que c’est unique en son genre à mes yeux. Les forêts de pins ont la possibilité d’influencer ce qui les entourent, d’où l’apparition de certaines mutations. Encore un point pas rassurant du tout !


En ce qui concerne le récit, la structure du roman peut être perturbante. Nous débutons avec un narrateur précis, pour ensuite passer à un discours à la troisième personne pour enfin revenir à un récit plus intime. Cette mise en page est assez déstabilisante, et j’avoue avoir été obligée de relire certains passages, mais il est bon de noter que cela donne une force à la trame. Cette façon d’alterner la narration est donc troublante, voire complexe mais riche à la fois.


Au niveau des personnages, j’adhère complètement au choix de l’auteur quant aux différentes nationalités. C’est un plaisir de voir qu’on ne se contente pas de personnes blanches. Ici, nous sommes en présence d’un arabe et d’une asiatique entre autre. J’aime voir que l’amour n’a pas de limite, ni de barrières en sommes. Peu importe la nationalité, le sang a la même couleur au bout du compte. Johan, notre narrateur du début, a un côté plutôt mystérieux, un double dirons-nous. Face au monde dans lequel il se retrouve, il ne veut pas baisser les bras, et décide de braver tout pour partir à la recherche de celle qu’il aime. Car avec tous les changements, sa bien-aimée a déménagé, suivant les siens. Par amour, le frère de Johan se joindra à lui dans cette aventure, sans oublier ses amis qui laissent tout derrière eux pour l’accompagner. Des personnages qui sont attachants, qui nous montrent leurs faiblesses, leurs forces. Certains jouant avec l’humour, d’autres avec une pointe d’agressivité. L’essentiel demeure l’amour… J’aime lorsque l’un des protagonistes nous parle de son grand-père ainsi que de ses babouches. Une petite touche d’humour qui se déguste sans faim. Plus d’une fois, j’ai eu le sourire aux lèvres grâce aux petites anecdotes…


Jean-Luc Marcastel offre à ses lecteurs une plume poétique, très descriptive avec des images métaphoriques, c’est juste sublime. Par contre, ce n’est pas ceci qui est à mes yeux, le point fort de ce livre. Tout au long de la lecture, l’auteur tente de nous faire passer un message. Chacun le percevra et l’interprétera à sa manière. Pour ma part, je vois de l’amour partout. Les personnages ont agi par amour, qu’il soit sentimental ou fraternel. Il est présent tout au long des pages. Dans la détresse, c’est là qu’on voit le véritable visage des hommes. Ceux qui profitent du malheur pour ainsi prendre le pouvoir, et dominer le reste des humains, en se montrant égoïstes et cruels – comme des bêtes sauvages. Drôle de comparaison n’est-ce pas ? Une description de l’homme qui se révèle effrayante, dérangeante pour moi. Les principes et le bons sens sont vite expédiés aux oubliettes. Car ce qui compte, c’est la survie peu importe la manière d’y parvenir. Au-delà, l’auteur veut nous montrer que l’espoir n’est jamais loin. Dans les Ténèbres, il suffit juste d’ouvrir les yeux pour découvrir que la lumière est jute près de nous…


Une lecture qui fut merveilleuse tout simplement. Je vous recommande ce roman si bien écrit grâce à une plume magnifique, très poétique. Par ailleurs, un message fort que l’auteur essaie de véhiculer par le biais d’un récit dur, poignant et touchant. Rien n’est facile dans un monde où l’espoir n’est plus ou presque plus. Pourtant, il y a une poignée qui s’entraide coûte que coûte malgré les différentes pertes. Ils sont l’espoir de cet univers apocalyptique. Découvrez Le dernier hiver, un livre incontournable de cette année, soyez-en sûre.

 

écrit par Tiboux