La chronique sur le roman « La dame en noir » de Susan Hill

9782809805734

Angleterre, début du XXe siècle. Par un mois de novembre froid et brumeux, Arthur Kipps, jeune avoué londonien, est dépêché dans le nord du pays pour assister aux funérailles d’Alice Drablow, 87 ans, puis trier ses papiers en vue d’organiser sa succession.

À Crythin Gifford, village où Kipps pose ses valises, les habitants lui battent froid dès qu’il prononce le nom de feue Mme Drablow, unique occupante du Manoir des Marais, demeure isolée, battue par les vents et située sur une presqu’île uniquement accessible à marée basse.

Lors de l’inhumation, dans une église quasi déserte, Arthur remarque la présence, un peu en retrait, d’une femme tout de noir vêtue, le visage émacié, comme rongée par une terrible maladie. Il l’aperçoit ensuite dans le cimetière, mais elle s’éclipse avant qu’il ait le temps de lui parler…

Cette femme en noir, Arthur la verra de nouveau aux abords du manoir, une fois qu’il s’y sera installé pour commencer son travail. Mais se produisent alors nombre de phénomènes mystérieux qui ébranleront le jeune homme et feront vaciller sa raison…

Comme il l’apprendra peu à peu, une malédiction plane sur ces lieux…

Il est sorti le 8 février 2012 aux Editions L’Archipel,224 pages, 20,30€

Mon avis:

Un roman un peu décevant !

La plume de Susan Hill est plaisante avec un style victorien agréable qui est en adéquation avec le livre. L’ambiance du récit est malsaine et pesante, son rythme y est lent avec de nombreuses descriptions détaillées du fait que l’action arrive à peu près vers les quatre-vingts dernières pages.

En outre, l’intrigue est intéressante, mais quelque peu prévisible. On s’attendait à un crescendo de suspense et de révélations, mais ces deux éléments sont quasi inexistants dans l’histoire.

Susan Hill n’a pas su à travers ses mots nous donner le frisson, l’angoisse que l’on espérait alors que son écriture est soignée. On se trouve en présence d’un conte fantasmagorique où vengeance, malédiction et tragédie se mêlent avec simplicité. Ne cherchez pas dans ce livre horreur, mystère et sang, il n’y en a pas ou vraiment à peine.

En ce qui concerne les protagonistes, ils sont sympathiques, mais peu attachants et un peu fades, ce qui est de même pour les antagonistes.

De façon globale « La Dame en Noir » souffre d’un manque de profondeur et de complexité. Tout y est trop sommaire, rapide et l’on reste sur notre faim avec des questions sans réponses. On a comme un goût dans la bouche d’inachevé, de bâclé… Ce qui est bien dommage, car l’histoire a un bon potentiel.

Pour conclure :

« La Dame en Noir » est une histoire de fantôme évocateur qui s’appuie plus sur les descriptions, sur l’atmosphère et l’environnement plus tôt que sur l’action, le visuel ou les phénomènes effrayants. On n’a pas retrouvé cette montée en puissance angoissante que l’on sent habituellement dans les thrillers. Néanmoins, la lecture est convenable, ça se lit vite et bien, mais ne vous attendez pas à sauter au plafond au moindre bruit ou qu’il vous empêche de dormir, le récit n’est pas assez terrifiant pour cela. Voici donc un roman qui n’est pas à la hauteur de nos espérances.