La chronique de « Apocalypsis, Cavalier Rouge : Edo » de Eli Esseriam

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La fin du monde est proche. Ils sont quatre jeunes de 17 ans : Alice, Edo, Maximilian et Elias. Ils sont les Cavaliers de l’Apocalypse. Ils n’épargneront que 144 000 âmes. En ferez-vous partie ?

« Je me suis éloigné tranquillement et, dans mon sillage, le ciel continuait de se déchaîner, la terre n’en finissait pas de se lézarder, d’éclater comme un fruit trop mûr. La nuit avait l’air d’un trou béant qui avalait tout.

Je suis remonté sur ma moto et j’aurais pu jurer que, sous sa roue arrière, le bitume crevait. Les flammes couraient derrière moi et embrasaient les vignes, les arbres, les maisons. Pas pour me rattraper et m’allumer. Plutôt pour m’escorter. La traîne de la mariée, la dentelle en moins, les cris et la mort en plus. Après moi, le déluge, comme dirait l’autre. L’autre, en l’occurrence, c’était moi.»

Il est sorti le 19 janvier 2012 aux Editions Nouvel-Angle/Matagot, 238 pages, 14,90€

Mon avis:

Un roman jouissif !

La prose de Eli Esseriam est directe, fluide et sans fioriture, ce qui est en parfaite adéquation avec le narrateur. L’atmosphère du livre est relativement sombre et violente, et l’auteur dépoussière le mythe biblique des cavaliers de l’Apocalypse avec brio. On devient vite dépendant de cette lecture entraînante et captivante.

On avance doucement dans l’intrigue de fond. Dans ce tome, on rencontre le placide et froid Edo, le Cavalier Rouge, celui de la guerre, de l’affrontement et du combat. On suivra notre antihéros dans la découverte de son terrible destin ainsi que dans l’apprentissage de son pouvoir unique et destructeur. À travers notre lecture, on s’aperçoit qu’il est très humain bien qu’il soit obscur et cruel. 

Eli Esseriam a fait un très beau travail sur la psychologie du protagoniste qui est soignée et bien construite. On a plaisir à faire la connaissance de cet individu sanguin, empathique et cynique. On le perçoit comme un homme malveillant qui ne craint rien ni personne et chez qui tout est brutal : l’amour comme la colère. Car oui, Edo a une part de douceur que l’on découvre en même temps que lui au fil des pages ainsi que sa part d’humanité qui enfoui au plus profond de son être.

Notre cavalier est quelqu’un de très attachant de part son passé, ses blessures, ses failles et sa force bien qu’il soit un redoutable tueur. Quant aux rôles secondaires, ils apportent de la richesse au récit et au vécu de Edo. On a adoré la relation qu’il entretient avec Noël et Anel. On retrouve également furtivement Alice, notre premier Cavalier.

Pour conclure :

Eli Esseriam signe un deuxième tome enthousiasmant avec un personnage fort et une trame qui se tisse de plus en plus. C’est intrigant ! En tout cas, le Cavalier Rouge confirme que c’est une saga puissante qu’il ne faut absolument pas louper ! Vivement la suite.