La chronique du roman « Doctor Who: Temps d’emprunt » de Naomi Alderman

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« Vous voulez plus de temps, n’est-ce pas ? Nous n’enavons jamais assez. Je vous propose un marché… »

S’il y a bien une chose qui fait défaut à Andrew Brown, c’est le temps.

Sa course contre la montre fait de sa vie un enfer. Tout serait tellement plus simple si on lui accordait un peu de délai. Messieurs Symington et Blenkinsop, les rois du sablier, ont justement la possibilité de lui prêter de quoi différer le compte à rebours – à un taux défiant toute concurrence – à ceci près que les emprunteurs risquent leur vie sans le savoir. Le Docteur et ses compagnons flairent le problème et s’infiltrent dans la banque. Mais ils doivent faire vite avant que les usuriers ne recouvrent leur dette.

Il est sorti le 23 novembre 2012 aux Editions Milady, 288 pages, 7€.

Mon avis:

Cette fois-ci l’histoire ne se déroule pas sur une autre planète. Nous sommes sur la Terre, à une époque très proche de la notre (en 2007) au coeur de La City de Londres.
Messieurs Symington et Blenkinsop proposent aux employés de la Lexington Bank d’emprunter du temps. Grâce à ce contrat en or, certains deviennent des employés modèles.
Le Docteur, Amy et Rory vont se rendre compte que quelque chose cloche dans cette banque et dans ce contrat passé avec Messieurs Symington et Blenkinsop. En effet, il faut toujours faire attention aux conditions générales d’utilisation et bien lire les petits caractères avant de se lancer…

J’ai beaucoup aimé l’histoire, que j’ai d’ailleurs lue d’une traite en une seule soirée. Je dois avouer que c’est un de mes tomes favoris ! Il y a pas mal d’action et aucun temps mort dans l’intrigue. L’auteure a su utiliser son capital-temps au mieux ?
Le thème de l’argent et de l’emprunt est abordé de façon légère et pleine d’humour. Cependant, derrière cela, on peut trouver une véritable critique de la société dans laquelle nous vivons. Nous, les humains, sommes en effet obsédés par le fait que « le temps, c’est le l’argent », et il nous en faut toujours plus.
Par contre, certaines descriptions techniques sont assez ennuyeuses. Il en va de même pour quelques dialogues liés à tout le jargon bancaire et scientifique. C’est dommage car j’ai trouvé que cela alourdissait le récit, et c’est une chose que je n’ai pas ressentie à la lecture des autres tomes.

C’était un plaisir de retrouver le Docteur et son humour complètement décalé. Il est au premier plan dans cette histoire, et cela nous permet de le voir à l’action dans toute sa splendeur. J’adore son esprit à la fois intelligent et déjanté. Certaines réflexions m’ont beaucoup fait rire.
Amy va faire personnellement les frais de ce contrat d’emprunt si particulier. Elle se fait facilement avoir, et j’avoue que cela m’a étonnée. Dans les autres tomes, elle fait certes des boulettes, mais elle est débrouillarde et sent tout de suite quand quelque chose est louche. Son petit côté pétillant a été mis de côté cette fois-ci.
Je ne sais pas comment est la relation entre Amy et Rory dans la série, mais dans les livres je la trouve plutôt bancale. Ils sont certes très touchants, mais j’ai l’impression qu’ils ne sont pas faits pour être ensemble. Rory semble aimer Amy, mais elle, elle est un peu ailleurs. En tous cas, je ne peux m’empêcher de penser « pauvre Rory » à chaque fois. Entre Amy qui lui crie dessus et le Docteur qui le prend limite pour son laquais… Bien sûr, c’est pour notre plus grand plaisir car cela donne des situations rigolotes, mais tout de même, pauvre Rory !
Le physique des méchants banquiers Symington et Blenkinsop est très bien trouvé, et ils campent plutôt bien le rôle des méchants extra terrestres flippants. De vrais requins, ces deux là ? Dans leurs dialogues, ils m’ont un peu rappelé Dupond et Dupont dans Tintin.

En conclusion, je suis une fois de plus séduite par l’univers du Docteur avec cette nouvelle histoire. « Temps d’emprunt » est un très bon roman avec une intrigue prenante, et un Docteur au top de sa forme.

Une petite citation pour la route :
« – Mon Dieu, croassa Andrew d’une voix étranglée. Je… Vous aviez raison. […]
– Vous n’avez pas à m’appeler « Mon Dieu », « Docteur » suffira rassurez-vous.»

Ecrit par Noémie