La chronique du roman « LA MORT POUR SEULE COMPAGNE » de Harry BINGHAM

9782258105126

Qu’elles reposent en paix.

Toute jeune recrue de la brigade criminelle du commissariat central de Cardiff, Fiona Griffith n’est pas particulièrement appréciée de sa hiérarchie ni de ses collègues. Rebelle, à fleur de peau, elle semble préférer la compagnie des morts, qui exercent sur elle une attraction pour le moins étrange, à celle des vivants. Véritable handicap social au quotidien, cette fascination morbide s’avère un atout sur une scène de crime. Car face aux cadavres d’une prostituée et de sa fillette, retrouvées sauvagement assassinées dans un squat, Fiona perçoit des choses qu’aucun de ses coéquipiers n’est en mesure de saisir…

Il sort le 4 avril 2013 aux Editions Presses de la Cité, 14,99€.

Mon avis:

Une lecture mitigée !

Le style de Harry Bingham est simple et concis. L’atmosphère est étrange, accompagnée d’un rythme lent et quelque peu ennuyeux.

Pour ce qui est de l’intrigue policière, elle est assez banale et sans grand intérêt. Dans ce livre, c’est surtout l’histoire personnelle de l’héroïne qui fait que l’on s’intéresse au récit. Car Fiona à une particularité et l’auteur nous maintient dans l’ignorance jusqu’au dénouement.

Cependant, j’ai eu du mal à rentrer dans le roman. Je n’ai pas ressenti un suspense haletant ou de l’exaltation dans ma lecture. De plus, j’attendais beaucoup de sa perception mystérieuse des choses et des morts. Mais il s’avère qu’il n’y aucun pouvoir psychique et du coup ça tombe à plat (enfin pour moi). Toutefois, la trame sur Fiona et sur l’enquête est tout de même bien menée.

Parlons du récit.

Fiona Griffiths est une jeune recrue de la Brigade criminelle de Cardiff. Elle n’est pas bien appréciée de ses collègues. Fiona est froide, détachée et a un souci avec l’autorité, comme suivre les règles. On sent tout de suite qu’elle est singulière. Nous allons la suivre dans sa première investigation où se mêlent deux cadavres, un milliardaire soi-disant mort et un flic corrompu trempant dans des affaires louches et qui sont liés entre elles.

Mais c’est aussi une étude sur une jeune femme qui n’est pas comprise, qui est constamment remise en question par sa hiérarchie et qui fait souvent allusion à une sorte de rupture avec la réalité pendant son adolescence.

En ce qui concerne les protagonistes, ils sont nombreux, mais il y a peu de choses à dire dessus. Ils gravitent autour de Fiona en faisant progresser le scénario. Au fil des pages, on voit poindre la résolution du crime et la situation de Fiona.

Quant à elle, c’est un personnage complexe. Harry Bingham a fait un travail magnifique sur elle, surtout du côté psychologique qui aborde avec pudeur une maladie invalidante. De ce fait, on a beaucoup de mal à s’attacher à Fiona, elle est torturée, solitaire et a une certaine fascination pour la mort. Elle a également du mal à éprouver des sentiments et à les nommer, ce qui donne un gros problème de sociabilisation.

Néanmoins, elle devient de plus en plus sympathique vers le dénouement et l’on aime son trait de caractère déterminé et prêt à faire le nécessaire pour arriver à ses fins. De plus, Fiona est dotée d’une bonne intuition et d’une compétence analytique.

Toutefois, je suis surprise qu’une personne atteinte de ce genre de trouble puisse travailler dans la police…

Pour conclure :

« La mort pour seule compagne » est un livre policier qui n’a rien d’exceptionnel. Un roman qui est surtout porté par une héroïne hors-norme qui se bat pour essayer d’avoir une vie « normale ». Le résumé était plus qu’intrigant, mais malheureusement ne tient pas ses promesses. Ce livre est le premier d’une série qui mettra en vedette notre policière. Et bien que l’écriture soit bonne et l’héroïne avenante, je ne suis pas assez convaincue pour continuer la saga.

Et vous, allez-vous plonger dans le monde étrange de Fiona Griffiths ?