La chronique du roman « Revanche » de Cat Clarke

1003883_10151701738526473_339216959_n

Kai et Jem sont inséparables. Jem aime secrètement son meilleur ami, qui serait l’homme idéal s’il ne préférait les garçons… À la fin d’une soirée d’ivresse chez des amis communs, Jem rentre seule chez elle, Kai demeurant étonnamment introuvable. C’est le lendemain que tout bascule : la jeune fille reçoit un email de la part de ce dernier, avec en pièce jointe une vidéo de lui en compagnie d’un garçon qu’il a trouvé postée sur Internet. Cette vidéo plus que compromettante est très vite partagée par tout le lycée et Kai reçoit une salve d’e-mails agressifs qu’il ne peut bientôt plus supporter. Lui qui n’avait pas encore fait son coming out finit par craquer et se suicide… À la suite à ce drame, Jem prend alors trois résolutions : découvrir la vérité, venger son ami et se suicider elle aussi. Alors qu’elle mène sa petite enquête, elle reçoit un jour une lettre anonyme contenant trois noms : ceux des responsables. Sans hésitation, Jem abandonne son look gothique et décide d’approcher ces garçons. Mais sont-ils réellement les coupables ?

Il est sorti le 17 octobre 2013 aux Editions Robert lafont, collection R’, 17,90€.

Mon avis:

Jem, une adolescente de 16 ans, est anéantie par le suicide de son meilleur ami Kai. Ils ont une relation complice, fusionnelle et vraiment très forte. Malheureusement, cela n’a pas suffit pour empêcher le pire. Humilié par une vidéo compromettante révélant son homosexualité, Kai se jète d’un pont. Il laisse derrière lui des lettres pour Jem, une par mois pendant une année,  et c’est ce qui lui permet de tenir le coup. Jem se met en tête de venger son meilleur ami, et de punir les coupables.

Le sujet est terrible et émouvant, et quelque part, le récit est vraiment touchant. Malheureusement, je trouve que l’histoire reste trop creuse et qu’elle aurait pu être bien plus intéressante. Jem intégre le groupe des populaires, et veut les détruire de l’intérieur. Finalement, tout le roman est assez plat et je m’attendais à quelque chose de plus palpitant, de plus risqué pour l’héroïne. De plus, sa vengeance n’est pas vraiment à la hauteur de ce qu’elle a subit (excepté « l’accident », mais ce n’est pas vraiment sa faute). En revanche, la fin m’a plu, c’est une vraie claque, et j’avoue que je ne m’attendais pas tout à fait à ça (même si j’avais des doutes sur certaines choses).
L’histoire nous est racontée du point de vue de Jem, et cela s’en ressent sur le style d’écriture et la narration. L’auteur a choisi de faire un récit que je qualifierais de « parlé » et cela ne m’a pas toujours plu.

 

Quant aux personnages, j’ai eu du mal à ressentir autre chose que de l’agacement envers eux. Sans doute que cela vient du fait qu’ils ont 16 ans et complètement immatures. Jem est une jeune fille plutôt quelconque, et son monde résidait en une seule personne : Kai. On ne peut être qu’emu face à cette détresse, à l’amour qui les liait. Toutefois je l’ai trouvée énervantedans, sans vraiment trouver d’exemple probant là tout de suite. Le groupe de populaires possède tous les stéréotypes possibles. Seul Lucas sort du lot.
Grâce aux lettres, on fait également un peu connaissance avec Kai. Il semble être un jeune homme adorable et on sent tout cet amour qu’il ressent pour Jem. Ils étaient de véritables âmes soeurs.

En somme, « Revanche » est un récit touchant à cause de son thème, mais il aurait pu l’être bien plus. Le roman est un peu trop plat, la vengeance pas assez mise en avant, et les personnages m’ont globalement tous agacée. C’est dommage.

Ecrit par Noémie

1383565_595460780516464_665319219_nUn « Refuge » pour les jeunes victimes d’homophobie

Fondée en 2003 par Nicolas Noguier, l’association Le Refuge accueille des garçons et des filles de 18 à 25 ans exclus du domicile familial du fait de leur homosexualité ou de leur transexualité.
L’association, qui dépend pour moitié des dons et pour l’autre de subventions, dispose d’appartements-relais et de places d’hôtel en Ile-de-France, à Marseille, à Lyon et à Montpellier.
L’antenne de Paris, ouverte en 2008, héberge ainsi vingt-et-un jeunes « de 20 ans en moyenne » pour une période de six mois, le temps d’essayer de trouver un travail et un logement.
Le Refuge propose également un accompagnement social et psychologique, ainsi qu’une ligne d’urgence : 06 31 59 69 50.

(montage et texte ci-dessous réalisés par Karen du blog Au boudoir écarlate)