La chronique du roman « Belle époque » de Elizabeth Ross

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Lorsque Maude Pichon s’enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l’exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s’y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d’un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : « On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile ». L’Agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le repoussoir. Son slogan ? « Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d’emblée plus attirante ». Etranglée par la misère, Maude postule… Monsieur Durandeau a déjà amassé une petite fortune grâce à sa riche clientèle, et quand la Comtesse Dubern vient chercher une compagne pour Isabelle, sa fille aux idées bien arrêtées, Maude est immédiatement choisie comme faire-valoir idéal. Mais Isabelle ne sait pas que sa nouvelle « amie » n’est en fait que de location, et l’existence de Maude au sein de l’aristocratie repose entièrement sur sa capacité à garder ce lourd secret. Pourtant, plus elle en apprend sur Isabelle, et plus sa loyauté envers la Comtesse est mise à l’épreuve. Et plus la tromperie dure dans le temps, plus Maude aura à perdre…

Il est sorti le 14 novembre 2013 dans la Collection R, 418 pages, 17,90€.

MON AVIS :

Attirée par la sublime couverture (pour laquelle j’avais votée), par l’époque et le contexte parisien, je me suis, en toute logique, laissée tenter par ce roman. On ne peut pas lui reprocher d’être mal écrit, et il est même plutôt bien calibré pour séduire un large public, en commençant par les adolescents. En effet, le style est frais, teinté d’ironie descriptive par moments, quand Maude, l’héroïne, observe ses contemporains. Ce n’est pas un personnage complexe, mais aucun ne l’est vraiment dans ce récit ; ils ont juste vocation à présenter un cadre dans lequel ils se fondent parfaitement. Sans doute cela, ajouté au manque de descriptions qui auraient pu apporter du grandiose à certains événements, a-t-il contribué à rendre cette lecture, somme toute, assez fade ?

Pour resituer rapidement, Maude Pichon a fui sa Bretagne natale où son père escomptait la marier avec un natif de son petit village. C’est avec plein d’espoirs qu’elle se rend dans la capitale. Elle va vite déchanter et réaliser que la vie à Paris n’est pas aussi romantique qu’elle se l’imaginait. Elle accumule les galères jusqu’à tomber sur l’annonce de l’agence Durandeau qui embauche des repoussoirs pour mieux valoriser les dames de la haute société.

Belle époque aurait dû être rapidement lu du fait d’un style fluide alternant bien introspections et dialogues, hélas, j’ai peiné à le lire car j’ai finalement trouvé l’ensemble peu palpitant, le scénario étant des plus prévisibles. Comme dit plus haut, je n’ai pas trouvé non plus les personnages extrêmement attachants, à commencer par Maude qui utilise beaucoup d’ironie pour décrire ses amies de l’agence Durandeau en insistant sur leurs défauts physiques. Le procédé était louable, il prête à sourire, mais sonne à force mesquin.

En outre, j’ai relevé un défaut assez déstabilisant quand on s’attend à lire un « classique », je veux parler de la plume peu adaptée par moments aux pensées d’un contemporain de la fin du XIXème, voire même carrément d’une fille supposée issue d’un milieu campagnard.

Après, disons-le, le livre délivre un joli message sur la perception de la beauté, sur l’amitié aussi, et le happy-end plein d’espoir ravira bon nombre de lecteurs.

En conclusion, on ne peut pas dire que l’auteure n’a pas rempli sa part du contrat en exploitant la nouvelle de Zola. Je déplore juste que son texte manque de piquant, de descriptions qui nous font briller les yeux autant que ceux de Maude semblent le faire. Dommage, donc, que ce récit n’ait pas été plus approfondi à tous les niveaux et que j’ai ressenti un manque de tout.

Ecrit par Julie