La chronique du roman « Silo » de Hugh Howey

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Dans un monde postapocalyptique, quelques milliers de survivants occupent un silo souterrain de 144 étages. Presque tout y est interdit ou contrôlé, y compris les naissances. Ceux qui enfreignent la loi sont expulsés en dehors du silo, où l’air est toxique. Avant de mourir, ils doivent nettoyer les capteurs qui retransmettent des images brouillées du monde extérieur sur un écran géant. Mais certains commencent à douter de ce qui se passe réellement dehors.

Il est sorti le 13 janvier 2016 aux Editions Le livre de Poche.

Mon avis:

Silo est un roman post-apocalyptique un peu différent de ce que j’ai l’habitude lire. C’est vrai que j’ai plus l’habitude de lire cette thématique mais sous l’angle des zombies. Je suis plutôt bon public pour ce genre d’ouvrages et j’en redemande facilement. Il a également été sélectionné pour le Prix des Lecteurs de 2016 du Livre de Poche, ce qui pouvait être un gage d’un roman relativement de qualité. Il peut faire un concurrent sérieux mais, personnellement, je ne suis pas totalement convaincue.

Pour commencer, j’ai beaucoup aimé l’univers. L’auteur arrive à construire quelque chose d’intéressant. Le Silo, même si nous retrouvons cette idée de forteresse, enterrée ou non, dans de nombreux romans ou films, a un petit goût de nouveauté et donne lieu surtout à un huis clos plein de tensions. L’ambiance mise en place est véritablement incroyable, étouffante et pesante à souhait. En tant que lecteur, nous pouvons arriver à bien ressentir cette oppression, ce besoin autant que cette envie de sortir de là. Pourtant, contrairement aux différents personnages, nous n’avons pas passé notre vie enfermé dans une tour de 144 étages et enterrée dans des profondeurs inimaginables qu’il faut monter ou descendre à pied.

Ce n’est pas tant sur l’univers que je formule des reproches. Bien au contraire, j’ai envie de dire. Ce dernier est plutôt bien étoffé, mis en place et avec des bonnes idées qui sont relativement bien exploitées. C’est plus sur le style, la manière dont Hugh Howey a construit toute son intrigue. En effet, les cinquante premières pages sont explosives et elles nous mettent tout de suite dans l’ambiance. Il se passe énormément de choses et le lecteur a d’ores et déjà le droit à une révélation qui fait l’effet d’une bombe. C’est exactement le genre de secrets auquel je m’attendais dans les dernières pages.

De ce fait, en révélant un truc énorme avant même les cent premières pages alors que le bouquin est un petit pavé d’un peu plus de six cent pages, ce n’est pas forcément un choix judicieux. Le roman prend ensuite un tournant classique tout en manquant sérieusement de piquant. J’aurai imaginé une suite plus axée sur le personnage d’Holston, pourquoi il a décidé de prendre une telle décision, et, ainsi, que l’auteur démonte tout le système du Silo. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Cette autre histoire ne m’a guère plus. Je l’ai trouvé longue.

Surtout, elle n’avait pas autant de force que les cinquante premières pages. C’était une succession de passages ennuyants avec d’autres qui m’accrochaient un peu plus. Cependant, rapidement, mon intérêt a baissé dans la mesure où, avec un tel début, les attentes qui ont ainsi été créées étaient énormes, au point que j’espérais vraiment quelque chose qui allait me scotcher, me laisser totalement pantoise. Ce ne fut pas le cas et, environ à la moitié du roman, j’ai décidé d’arrêter les frais. Je n’étais plus autant passionnée que par le début. Or, c’est vraiment dommage car il y avait des bonnes choses.

Ce premier tome est donc une déception. Le roman a très vite démarré mais peut-être trop bien, créant ainsi un déséquilibre avec la suite qui se révèle beaucoup moins bien, traînant plus en longueur, moins explosive… Il s’agit d’une trilogie mais, pour ma part, j’arrête l’aventure ici.

Ecrit par Marion