La chronique du roman « Hades Hangmen, T1 : Hors la Loi » de Tillie Cole

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Élevé dans un monde dominé par les Harley, les drogues et le sexe, River Styx Nash est à la tête des Hades Hangmen. Alors qu’il souffre d’un terrible défaut d’élocution, il apprend vite à répondre à ceux qui s’opposent à lui : ses poings puissants, sa mâchoire d’acier et son adresse lui ont attiré une solide réputation d’homme dangereux. Un seul principe dicte ses actes : ne jamais s’attacher à qui que ce soit. Jusqu’au jour où il retrouve Salomé, rencontrée des années auparavant dans des conditions mystérieuses, blessée derrière les poubelles du QG. La jeune femme a fui la communauté sectaire dans laquelle elle a grandi et se retrouve démunie face à une vie qui lui est inconnue. Styx lui offre alors ses bras protecteurs mais il a bien conscience qu’elle n’a pas sa place dans son univers…

Il est sorti le 28 avril 2017 aux Editions Milady.

Mon avis:

Salomé a vingt-trois ans et a toujours vécu captive, sous la coupe de l’Ordre. C’est une secte immonde qui avilie ses femmes, surtout les plus belles, qui sont considérées comme Maudites car tentatrices. Ils vivent cachés aux yeux du monde et abreuvent leurs ouailles de mensonges sur le monde extérieur. Lorsque Salomé parvient enfin à s’échapper, elle est grièvement blessée et se réveille dans les poubelles près du QG des Hades Hangmen. Lorsqu’elle ouvre les yeux, Styx, le Président du club, reconnaît la jeune femme. Il l’a vue quinze ans plus tôt, derrière une clôture, ne l’a jamais oubliée et n’a même jamais cessé de la chercher…

J’ai dévoré cette histoire que j’ai aimée pour tant de raisons ! Tout d’abord les intrigues du club, qui m’ont rappelées celles du club Sons of Anarchy, la série télévisée. Guerres de clubs, trafics de drogue ou d’armes, lutte contre les Néonazis… L’intrigue autour du couple Styx/Mae m’a également passionnée, même si elle n’est pas facile au milieu de toute cette violence. Outre les différentes histoires, j’ai également adoré les différents personnages rencontrés, principaux ou secondaires, ainsi que les relations qu’ils entretiennent.

Les différentes épreuves subies par Salomé/Mae sont inspirées de faits réels. C’est ce que nous explique l’auteure en début d’ouvrage, et cela a rendue l’héroïne encore plus attachante à mes yeux, encore plus forte. Le seul petit « reproche » que je peux faire, tient au fait que l’on se retrouve avec une ellipse narrative d’un mois lorsque Mae se retrouve chez les Hangmen. Je trouve cela dommage car, à mon sens, cela aurait été intéressant de voir l’évolution de Mae, ou plutôt le début de sa renaissance.

J’ai apprécié le fait que nos héros masculins, nos bikers des Hangmen, assument ce qu’ils sont, surtout Styx (surnommé le Muet des Hangmen). Il est né et a été élevé pour être biker, pour prendre la relève de son père, et n’a pas envie de sortir de cet univers. Par conséquent, son côté bad-boy est totalement assumé. C’est un héros (on pourrait dire un anti héros) qui ne se transforme pas en guimauve dégoulinante sous prétexte qu’il a trouvé l’amour. Il va finir par aimer sincèrement Mae, il l’a respecte et n’a pas besoin de changer. Ce n’est pas un jeune homme perdu à réparer, il assume et accepte ce qu’il est, tout simplement. J’ajoute même que Mae, pourtant peu encline à ce genre de vie, accepte elle aussi cette part d’ombre chez Styx. Cela fait, selon moi, presque tout le charme de leur relation (car il n’y a pas que ça qui fait que ça fonctionne, je vous rassure).

Kyler est à la fois le VP (vice président) et le meilleur ami de Styx. Il est le seul à avoir la confiance du Muet concernant son handicap : il n’hésite pas à parler devant lui, même s’il bégaie. Kyler sert également d’interprète à son Président lorsque cela s’avère nécessaire. En effet, même si la plupart des membres du club se sont mis au langage des signes, il reste des personnes à l’extérieur avec qui Styx ne peut pas aisément communiquer. Kyler (qui m’a fait penser à Jax Teller dans sa description) est donc plus qu’un VP, plus qu’un meilleur ami, il est carrément la voix de Styx, il fait partie de lui, quelque part (un peu comme des âmes soeurs quoi :p).

La “ femme objet” est une composante du monde des bikers, donc impossible de passer à côté. Toutefois, les nanas du roman semblent tout à fait s’en accommoder, par conséquent cela ne m’a pas choquée outre mesure. Après tout, chacun vit comme il l’entend ? De plus, nos bikers ne forcent pas les femmes qu’ils fréquentent à subir quoi que ce soit. Les femmes de bikers, qu’elles soient de passage ou des Régulières, savent très bien à quoi s’attendre en pénétrant dans ce monde sombre, violent et où les sentiments amoureux ne sont pas forcément légion.

Le ton est parfois vulgaire (surtout dans les dialogues entre hommes) mais je n’ai pas trouvé cela choquant (pourtant je déteste ça, surtout en littérature où il y a de la romance) car cela fait partie de l’univers des bikers et des MC (motorcycle club). Ce n’est pas vraiment de la vulgarité gratuite, c’est une façon d’être, tout simplement.

En conclusion, « Hades Hangmen, tome 1 : Hors la loi » a été un vrai petit coup de coeur. Les histoires qui s’imbriquent les unes aux autres sont à la fois sombres, prenantes et porteuses d’espoir. Styx et Mae m’ont fait penser au couple formé par Hadès et Perséphone (ce mythe est d’ailleurs abordé dans le roman). Je trouve que cette analogie leur convient tout à fait ! Vivement la suite !

Ecrit par Noémie