La chronique du roman « Population 48 » de Adam Sternbergh.

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Caesura Texas – une minuscule bourgade clôturée, au fin fond du désert. Population ? 48 habitants. Des criminels, a priori. Ou des témoins. Comment savoir ? Tous ces gens ont changé d’identité, et leur mémoire a été effacée. Pour leur bien. Dans l’optique d’un nouveau départ. 
En échange de l’amnistie, les résidents doivent accepter trois règles simples : aucun contact avec l’extérieur, aucun visiteur, et aucun retour possible en cas de départ. Une expérience unique, menée par un mystérieux institut. Pendant huit ans, tout ce petit monde est resté à peu près en place. Jusqu’à aujourd’hui. Errol Colfax, en effet, s’est suicidé… avec une arme qu’il n’aurait jamais dû posséder. Puis Hubert Humphrey Gable est assassiné. Calvin Cooper, le shérif local, est contraint de mener l’enquête. Ce faisant, il risque de déterrer des secrets que l’essentiel des habitants – y compris lui-même – auraient préféré voir rester enfouis. Trop tard pour faire marche arrière. Bientôt, un irrépressible déferlement de violence va s’abattre sur les rues poussiéreuses de Caesura… 

Il est sorti le 11 octobre 2018 aux Editions Super 8.

Mon avis:

Caesura, Texas, alias « Blind Town », 48 habitants. Un lieu peuplé de gens dont la mémoire a été altérée. Un endroit censé leur assurer leur sécurité et leur bien être. Une vie faite de règles et de privations où il n’y a aucun contact avec l’extérieur. Ils ne savent pas qui ils sont et chacun obtient une nouvelle identité. Ils sont libres de partir, mais ils ne pourront pas revenir, tout en sachant qu’il risque leur vie.

Pendant huit ans, le shérif Calvin Cooper a maintenu une paix précaire dans cette ville perdue au milieu de nulle part. Mais quand deux morts violentes se produisent dans cette communauté, qui brise la routine silencieuse et bouleverse la ville. Calvin Cooper doit enquêter rapidement et discrètement avant que tout cela ne dégénère…

Le style d’Adam Sternbergh est agréable, incisif et cinématographique. L’histoire est bien rythmée avec une tension qui monte crescendo accompagnée d’une escalade de violence. L’auteur nous offre de nombreux retournements de situation et de révélations. Du côté de l’intrigue, elle est bien écrite et habilement menée. On suit diverses trames sur différents habitants de Caesura, en même temps on en apprend plus sur les dessous de l’histoire de cette ville, pour se réunir en final assez explosif !

Plus on avance dans le récit, plus on en apprend sur les fondements de Caesura, sur les personnages, plus l’ambigüité morale s’approfondit. Adam Sternbergh pousse à la réflexion sur l’identité, la perte de mémoire, si l’on peut fondamentalement prendre une autre voie dans la vie si l’on nous donne une seconde chance. L’auteur soulève de nombreuses questions.

Du côté des protagonistes, nous faisons la connaissance de ce groupe hétéroclite où chaque page en révèlera un peu plus sur eux. Chacun a sa propre histoire et c’est fascinant de découvrir qui ils sont, et comment ils réagissent une fois que les secrets explosent. Le plus incroyable c’est que Adam Sternbergh a réussi l’exploit de nous rendre attachants certains personnages qui ont un passé terrible.

Pour conclure :

« Population 48 » est une fiction policière sombre dans une situation surréaliste. C’est une histoire captivante au concept unique qui pousse à réfléchir. J’ai beaucoup aimé.