La chronique du roman « Alice au Pays des Morts-Vivants » de Mainak Dhar

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Pays des Morts, Inde. Du monde d’hier, il ne reste rien, juste les armes, nécessaires à la survie. Depuis qu’un virus a réduit la quasi-totalité de l’humanité à l’état de zombies, le Comité Central règne sur cette partie du globe. L’instrument de son pouvoir : son armée, Zeus.
Alice, quinze ans, vit dans une communauté restée indépendante et libre. Pour toute école, elle n’a connu que celle du combat. Mais elle y excelle. Lors d’une patrouille, elle surprend un mort-vivant portant des oreilles de lapin roses qui sort subitement de terre, puis qui disparaît. Des rumeurs parlent d’un réseau souterrain où les Mordeurs se réfugient.
Sans l’ombre d’une hésitation, elle s’engouffre à sa suite. Et chute…

Il sort le 12 mai 2016 chez Fleuve Editions, Collection Outrefleuve.

Mon avis:

Voilà un roman auquel je n’ai pas pu résister rien qu’en lisant le titre et en voyant la couverture… Oui, je sais, c’est futile. Mais grand bien m’en fasse, car j’ai beaucoup aimé ce roman et notamment cette réécriture de conte.

En effet, Mainak Dhar reprend de nombreux éléments du conte classique (la reine, le lapin, le terrier, le chapelier fou…), le tout à la sauce zombie dans un monde post-apocalyptique situé en Inde. Alice, quinze ans, est une guerrière accomplie. Depuis sa naissance on lui a enseigné la survie et les techniques de combat pour faire face à l’ennemi : les Mordeurs. Ces êtres sont considérés comme des créatures stupides et décérébrées.

Mais le jour où Alice est prise au piège dans un terrier de Mordeurs, elle découvrira quelque chose qui ne correspond pas à l’image avec laquelle elle a grandi. Une autre vérité s’offre à elle et une prophétie dont elle serait la clé… Il en découlera une série d’évènements qui changeront sa vie à jamais, mais pas seulement la sienne…

Le style de Mainak Dhar est sommaire, addictif tout en étant très cinématographique. On s’immerge facilement dans son univers brutal et sanglant où règnent la cupidité, la conspiration et la soif de pouvoir. L’univers est bien dépeint, même si par certains aspects cela reste cliché, tout comme l’intrigue. En effet, on suit Alice qui découvrira une vérité tout autre que ce qu’on lui a appris. Elle devra se battre contre des puissances obscures qui veulent imposer leur suprématie par des moyens dès plus douteux. On s’apercevra, au fil de notre lecture, que les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Néanmoins, je regrette que certains passages ne soient pas plus exploités et j’ai trouvé le dénouement beaucoup trop simple et rapide. On demeure avec beaucoup de questions sans réponses et j’espère les avoir dans le prochain opus.

En ce qui concerne Alice, c’est un personnage très intéressant. L’histoire tourne clairement autour d’elle. Elle est déterminée et indépendante. De prime abord, elle peut paraître très froide, mais au fur et à mesure on s’attache à cette jeune fille pas comme les autres. Certes, elle fera des erreurs et elle en paiera le prix, mais c’est ce qui la fera grandir. Au fil des épreuves qu’elle traversera, elle s’affirmera. Évidemment, elle est entourée d’une galerie de personnages secondaires très intrigants et intéressants, bien que beaucoup ne survivront pas à cette première bataille.

Pour conclure :

« Alice au pays des morts-vivants » est un roman sombre et violent tout en étant fascinant. Il nous reste beaucoup à découvrir et je me demande où l’auteur veut nous emmener. J’ai été emballée par cette réécriture de conte que je trouve plutôt bien faite et c’est avec plaisir que je continuerais l’aventure avec Alice et ses zombies pas tout à fait comme les autres !

À découvrir.