La chronique du roman « Suréquipée » de Grégoire Courtois

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Lorsque la BlackJag a été mise en vente, il était évident qu’elle allait révolutionner le marché de l’automobile. Constitué uniquement de matériaux organiques, qui en font pour ainsi dire une voiture vivante, ce nouveau modèle a tout pour plaire. Le prototype qui a servi aux séances de démonstration devant la presse est aujourd’hui revenu en atelier : son propriétaire a disparu ; peut-être la BlackJag a-t-elle gardé en mémoire des éléments qui permettront de le retrouver. Ecoutons-la nous raconter son histoire. Avec Suréquipée, son premier roman de science-fiction, Grégoire Courtois, à la suite de J-G Ballard ou de Stephen King, s’empare avec brio du mythe moderne par excellence : la relation de l’homme à sa voiture.

Il est sorti le 6 avril 2017 aux Editions Folio SF.

Mon avis:

Nous sommes en 2100 et une nouvelle ère est arrivée pour l’industrie automobile. En effet, la Blackjag, une voiture 100 % organique dont les composants son issus du monde animal, voit le jour. Ce prototype qui a servi aux séances de démonstration devant la presse est devenu la propriété d’Antoine. C’est un homme tout à fait banal, mais lorsque ce dernier disparaît, la Blackjag devient un témoin capital. L’huissier chargé de l’affaire demande au Dr Fransen, le créateur de la voiture, de verbaliser, par l’intermédiaire d’une autre machine, des éléments que la Blackjag aurait mémorisés et ainsi aider à faire la lumière sur la disparition d’Antoine. Mais seront-ils prêts à encaisser la vérité ?

Voici un livre de 160 pages assez particulier. Le rythme est rapide et les chapitres sont courts, ce qui donne une bonne dynamique. Le style est relativement fluide et, tout comme l’huissier, nous sommes avides de découvrir le fin mot de l’histoire. Mais, en plus d’être un roman d’anticipation, c’est également un récit qui pousse à la réflexion. Notamment sur le comportement déviant de l’être humain, sa relation avec les objets et en l’occurrence les voitures. On aborde aussi le thème de la possession, de l’amour et du plaisir à jouer à l’apprenti sorcier en faisant fi de l’éthique et sans voir la dangerosité de ses créations. On pourrait lancer un vaste débat, mais pas sûr que l’on trouve toutes les réponses. Le tout est écrit dans un style caustique et brut.

En bref, « Suréquipée » est un récit sombre et dérangeant qui porte un étrange regard sur la société et l’Homme.