La chronique du roman « Puzzle » de Franck Thilliez

puzzle

Et si on vous demandait de mourir… dans un jeu ?

Ilan et Chloé, deux jeunes gens spécialistes des chasses au trésor ont rêvé des années durant de participer à la partie ultime, d’un jeu mystérieux dont on ne connaît pas les règles, dont on ne connaît pas l’entrée, et dont on ne sait même pas s’il existe. Mais dont on connaît le nom : Paranoïa.

Lorsqu’un an après leur rupture Chloé réapparaît dans la vie d’Illan en lui annonçant qu’elle sait comment jouer, ce dernier a totalement rompu avec l’univers des jeux, et vit isolé dans la maison de ses parents disparus en mer. Officiellement morts, mais Ilan est persuadé qu’ils ont été enlevés à cause de leurs recherches scientifiques. Après avoir refusé l’aventure, Illan cède alors que Chloé lui fait part de la rumeur: le gagnant remporterait 300 000 euros.

Après un premier jeu de pistes dans Paris, les deux amis sont enfin sélectionnés. C’est alors qu’ils découvrent la règle numéro 1 : « Quoiqu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. », rapidement suivie, à leur arrivée sur les lieux du jeu – un gigantesque bâtiment isolé en pleine montagne appelé Complexe psychiatrique de Swanessong – de la règle numéro 2 : « L’un d’entre vous va mourir. » Quand les joueurs découvrent le premier cadavre, quand Illan retrouve dans le jeu des informations liées à la disparition de ses parents, la distinction entre le jeu et la réalité est de plus en plus difficile à faire…

Et Paranoia peut alors réellement commencer…

Il sort le 10 octobre 2013 aux Editions Fleuve Noir, 430 pages, 20,90€ .

Mon avis:

Vous venez de lire le résumé de cette histoire qui parle de jeu de rôle grandeur nature dans le cadre d’un hôpital psychiatrique désaffecté.

Vous vous dites que ce n’est pas bien nouveau tout ça. Des thrillers prenant pour cadre ce genre d’endroit, il y en a un certain nombre (Le briseur d’âmes de Sébastian Fitzek récemment par exemple). Quant au thème du jeu, il a donné naissance à un bon film appelé « The game », pour ne citer que lui.

Maintenant, penchez-vous sur la couverture. Là, au dessus du titre « Puzzle », vous voyez ce qu’il y a de marqué en grosses lettres rouge sang ? Il est inscrit « Franck Thilliez ».

Bon, on rembobine et on recommence (non ce n’est pas la bobine du Syndrome [E] ;-)).

« Puzzle » donc, le nouveau Thilliez, gage de qualité et d’un moment de lecture mémorable.

Franck Thilliez, celui-là même qui nous proposait il n’y a pas si longtemps un roman avec un sujet qui semblait sentir lui aussi le réchauffé : « Vertige ». Un roman qui n’est rien de moins qu’un chef d’œuvre du genre.

Thilliez qui a pris, cette fois encore, un malin plaisir à nous concocter un casse-tête machiavélique, un jeu de patience qu’il convient de savourer ligne après ligne pour profiter pleinement de l’intrigue.

Aucun temps mort tout au long de ces 430 pages, pas une minute de répit, les innombrables pièces s’emboîtant les unes dans les autres à un rythme effréné.

Vous avez votre méthode pour venir à bout d’un puzzle, vous commencez par les coins, recherchez les bords ? Laissez tomber et laissez-vous guider par un maître en la matière.

Comme dans « Vertige », l’auteur s’est effacé derrière son histoire pour remplir à merveille son rôle de conteur, sans que rien ne vienne perturber le défilement de l’histoire. Plus difficile à réaliser qu’il n’y paraît, à mon sens, et parfaitement réussi une fois de plus.

On retrouve dans ce roman certains thèmes récurrents chez Thilliez (vous pouvez toujours courir pour que je vous énumère lesquels), et leur agencement donne parfaitement corps à ce récit.

Un récit immersif, qui prouve que « divertissant » peut rimer avec « intelligent », lorsqu’une bonne histoire est mise entre les mains d’un auteur de talent.

C’est bien simple, j’écoute régulièrement de la musique en lisant, mais pas avec ce roman. Je voulais entendre siffler le vent dans les montagnes et entendre le silence glaçant des longs couloirs du bâtiment servant de lieux à cette histoire.

Proposez-moi d’autres moments de pur divertissement de cette qualité et je signe des deux mains de suite.

Ecrit par Gruz