la chronique du roman « DÉSORDRE » de PENNY HANCOCK

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Sonia, la quarantaine, mène une vie confortable dans la jolie maison des bords de la Tamise où elle a grandi. Mais depuis que son mari, Greg, multiplie les déplacements professionnels à l’étranger et que leur fille Kit est partie à l’université, son existence lui pèse. Alors que Greg la presse de quitter Londres pour se rapprocher de lui, Sonia se sent incapable de quitter sa maison, décor d’une jeunesse pour laquelle elle éprouve la plus vive nostalgie. À l’heure du bilan, elle réalise en effet que son adolescence a été le seul moment vraiment heureux de son existence, celui où les émois et les sentiments ont été les plus forts et les plus purs. Aussi, lorsque Jez, 15 ans, le neveu d’une de ses amies, Helen, vient frapper à sa porte pour emprunter un disque, Sonia, prise d’une pulsion inexplicable, décide de ne plus le laisser partir. Elle se met alors à nourrir une étrange et inquiétante obsession pour la jeunesse de Jez, qu’elle tient séquestré.

Lorsque Helen signale la disparition du jeune garçon à la police, une enquête minutieuse commence, qui ne tarde pas à s’orienter vers un suspect inattendu.

Il sort en avril 2013 aux Editions Sonatine, 450 pages, 20€.

Mon avis:

Sonatine l’annonce comme sa nouvelle sensation, après « Avant d’aller dormir » de S.J. Watson et « Les apparences » de Gillian Flynn.

 

Ouh là, voilà une assertion osée tant ces romans sont deux extraordinaires réussites !

La filiation saute, en tout cas, rapidement aux yeux (surtout avec le bouquin de Watson du fait de leur origine anglo-saxonne).

 

Penny Hancock nous plonge, en effet, dans un thriller psychologique sans réelle effusion de sang, mais où la tension est palpable du début à la fin.

La force du roman est d’immerger le lecteur dans un récit crédible ; un récit d’autant plus glaçant qu’il est véritablement plausible.

 

Une histoire forte qui parle de séquestration. Une histoire profonde, emmenée par des personnages très fouillés psychologiquement. Deux personnages de femmes dont une protagoniste principale pour laquelle vous vous retrouverez plongé dans ses moindres pensées.

Un voyage intérieur aux confins de la folie et de l’obsession, avec un récit qui met très vite le lecteur mal à l’aise. Je me refuse à dévoiler quoi que ce soit de l’intrigue, mais je peux vous assurer que certaines scènes sont psychologiquement éprouvantes.Le propos est rude, et la tension monte crescendo, jusqu’aux 100 dernières pages tendues à l’extrême et un final stupéfiant qui vous laissera groggy pour un bon moment.

 

L’auteure réussit le tour de force d’insuffler de l’humanité à un personnage qu’on pourrait détester en mettant en avant ses failles et son cheminement passé et présent (son passé est une donnée primordiale de l’histoire).

 

Ne vous fiez pas au démarrage qui peut paraître un peu lent, je pense que la construction du roman demandait une telle montée en tension.

Un dernier mot sur le titre français : je ne suis pas très friand, en général, des titres qui n’ont plus rien à voir avec l’original. Je dois admettre que sur ce coup là, il est superbement bien trouvé.

 

En conclusion, même si l’on n’atteint pas la magnificence du roman de Gillian Flynn (objectif de toute manière peu réaliste), voilà un « Désordre » qui ne déparera pas dans votre collection de romans du même genre.

Une auteure à suivre (et ce n’est que son premier roman).

Ecrit par Gruz