La chronique du roman « Never Sky,T1 » de Veronica Rossi

Depuis que le ciel s’est chargé d’éther les Hommes vivent sous des capsules ou survivent dans la nature dévastée !

Aria, 17 ans, a grandi dans une immense Capsule. Comme tous les Sédentaires, elle passe ses journées dans des mondes virtuels, à l’abri du danger. Mais un jour, accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, Aria est bannie, abandonnée en pleine nature ravagée par les tempêtes d’Éther.

Sa seule chance de survie apparaît alors sous les traits de Perry, un chasseur aux cheveux hirsutes et à la peau tatouée. Malgré la terreur qu’il lui inspire, Aria n’a d’autre choix que de lui proposer un marché… qui va bouleverser leur vie à jamais.

Il sortira le 13 septembre 2012 aux éditions Nathan, au prix de 16,50€

MON AVIS :

Que ce soit dit, Never Sky est un coup de cœur inattendu. Il m’a suffi de seulement quelques pages pour entrer dedans… et ne plus vouloir en sortir.

D’une part, même si la couverture est jolie, lorsque je l’ai vue, je n’ai pu m’empêcher de voir Kristen Stewart dessus. Et déjà qu’on la voit partout… D’autre part, j’éprouvais une certaine appréhension à plonger dans ce livre, dont l’univers m’a de suite intriguée, car je craignais que l’écriture soit pauvre, comme c’est souvent le cas avec les livres jeunesse bien que depuis quelques années, avec les univers dystopiques, la donne a changé.

Et voici donc ce qu’il ressort de cette lecture. Veronica Rossi nous offre, ici, un univers très riche, elle nous dépayse par trois fois dans ce même opus. Et les décors ont beau être différents, la ligne conductrice n’en est pas rompue pour autant. Le danger est omniprésent, la violence n’est pas dissimulée, elle explose devant nos yeux, rendant cette histoire d’autant plus crédible.

L’écriture de l’auteure est fluide et recherchée dans les images, traduisant merveilleusement les sens exacerbés des protagonistes. On pourrait presque parler de poésie des sens, qui acquièrent une odeur et une texture. Outre cela, les sentiments sont magnifiquement dépeints, et l’histoire d’amour est d’une belle intensité.

Là où nous sommes gâtés, c’est dans la mise en place de la relation entre les personnages principaux, Perry et Aria. Ce n’est pas une relation facile dans le genre « ils se voient, ils s’aiment ». Non. De prime abord, c’est l’hostilité et la méfiance qui a cours entre eux. Et petit à petit, sans réellement comprendre comment, ces émotions négatives s’évaporent pour laisser planer un nuage de fascination et de désir. Car oui, on parle bien de désir dans ce roman présenté comme jeunesse. Les choses ne sont pas amenées de manière crue, mais elles ne sont pas non plus de pâles copies de la réalité, volontairement diluées pour ne pas choquer un lectorat candide. Il y a une franchise délicate qui imprègne chaque page de ce roman, et c’est sans doute cela qui le rend si addictif.

Et on ne parle pas que d’amour, on parle aussi d’affection. Ainsi, la relation entre Perry et Talon, son neveu, est touchante, pleine d’une tendresse qui m’a étreint le cœur plus d’une fois. Perry est mon personnage favori, c’est quelqu’un qui a souffert, qui se bat pour ses convictions et les gens qu’il aime. Il n’est pas d’une beauté conventionnelle, c’est une sorte de barbare au grand cœur qui séduit sans aucun mal.

Côté histoire, on n’a pas à se plaindre non plus. On ne peut pas parler de rebondissements inattendus, car l’auteure nous expose les événements en respectant une certaine logique, ce qui est grandement apprécié. Car il y a beaucoup de concepts à assimiler.

Dans un monde futuriste, les hommes se sont organisés pour survivre sous un ciel mortel. Il crache en effet des éclairs qui détruisent tout sur leur passage. Une partie de l’humanité vit dans des capsules grandeur nature, trouvant du réconfort dans des mondes virtuels « mieux que la réalité ». Hélas, le mieux est l’ennemi du bien… Aria, une jeune fille de 17 ans, se retrouve expulsée de chez elle après avoir été la victime d’une machination visant à faire d’elle la coupable. Sa condamnation : l’exil dans l’Usine de la mort, dans les terres, là où l’éther règne en maître absolu. C’est l’occasion pour elle de retrouver Peregrine, dit Perry, un sauvage très charismatique, d’une rudesse qui contraste fortement avec sa sensibilité intérieure. Grâce à lui, elle découvre l’existence d’un monde dangereux, où les humains sont organisés en tribus, dirigées par des Seigneurs de sang, et où certains individus sont des Marqués : des gens dont les sens sont exacerbés.

Perry et Aria unissent leurs efforts pour retrouver, chacun, un membre de leur famille et leur association contre-nature prend un tournant inattendu…

Pour les amateurs de SF / Fantasy, vous risquez de retrouver des similitudes avec la série Ténébreuse de Marion Zimmer Bradley. En effet, comme sur la planète Ténébreuse, le ciel est parcouru d’éclairs qui violentent la terre. Et les gens, qui doivent survivre dans ce monde hostile, développent des capacités étonnantes. Il y a même ce côté « mariage forcé » qui vise à éviter les problèmes génétiques découlant de croisements entre les dons. Est-ce que cela m’a gênée ? Non. Veronica Rossi s’est peut-être inspirée de cette grande dame de la SF, mais elle a aussi su s’en démarquer en créant son propre vocabulaire et en proposant une exploitation toute personnelle des sentiments.

Voici donc une superbe dystopie, qui saura toucher un large lectorat. Pour ma part, j’ai hâte d’être en septembre 2013 pour connaître la suite des aventures de Perry et Aria dans ce monde hostile où l’amour frappe aussi soudainement que les éclairs du ciel d’éther.

écrit par Julie