la chronique sur le roman « LA RONDE DES MENSONGES » de Elizabeth GEORGE

Où Lynley enquête incognito au cœur des secrets et mensonges de l’establishment britannique.

Un jeune homme est retrouvé noyé dans le hangar à bateaux d’un château du Lake District. S’agit-il d’une mort accidentelle? L’oncle de la victime, le richissime industriel Bernard Fairclough, demande que Lynley enquête dans la plus grande discrétion sur ce drame. Les suspects sont nombreux : l’héritier, ex-drogué repenti, ses sœurs, sa femme, ravissante Argentine dont il est passionnément épris, ainsi que la galerie de personnages hauts en couleurs qui les entourent… et qui ont tous un secret à cacher.

Lire un extrait.

Editions Presses de la Cité. Parut le 4 octobre. 659 pages. 23 €.

Mon avis :

L’inspecteur Lynley est convié par Hillier à enquêter sur la mort apparemment accidentelle de Ian Cresswell, neveu de Lord Fairclough. Ce dernier est en effet convaincu qu’il ne s’agit nullement d’un accident et que l’un des membres de sa famille a assassiné Ian, son futur successeur à la tête de l’entreprise familiale.

Afin de faire la lumière sur cette affaire, Hillier contraint Lynley de mener l’enquête en toute discrétion au sein de la famille Fairclough. L’inspecteur va toutefois s’adjoindre l’aide de ses amis, Deborah et David, avec lesquels il va se rendre sur place. Il peut également compter sur le soutien technique de sa coéquipière Barbara.

Sans preuve matérielle, Lynley et ses amis vont fouiller la vie des protagonistes afin de découvrir qui aurait un mobile pour le meurtre de Ian Cresswell. Ils vont alors faire jour sur les secrets familiaux, parfois embarrassants.

Elizabeth George nous livre ici une étude approfondie sur le comportement humain et les relations familiales. Elle dépeint avec beaucoup de réalisme les pensées et les émotions des protagonistes, qu’ils soient suspects ou enquêteurs.

Ses descriptions des paysages nous donnent également une magnifique vue du lieu où se déroule l’intrigue et nous permettent de nous imprégner de l’ambiance particulière, empreinte de suspicion et de doute, qui règne dans le Lake District.

On assiste avec un réel intérêt à l’introspection des personnages. Entre les inquiétudes de Deborah sur la maternité, la peur dévorante qui habite Alatea, la haine immense du jeune Tim et l’absurde niaiserie de Zed le journaliste, chaque entité attire notre curiosité. À la fin du roman, on a d’ailleurs l’impression qu’elles ne nous sont plus étrangères.

Cependant, deux petits bémols dans ce récit très prenant. Dans un premier temps, si vous recherchez de l’intrigue policière pur jus, vous serez probablement déçus par ce roman, car on oublie l’aspect « enquête criminelle » dès les premières pages pour se concentrer sur l’affect. Dans un deuxième temps, je trouve le personnage d’Alatea trop mis en avant et je ne vois finalement pas l’intérêt d’une telle exposition.

Pour conclure :

Un livre assez savoureux qui joue avec notre côté voyeur et dont on ressort sans culpabilité, mais avec d’autres questions… à suivre !

Ecrit par Jess