La chronique du roman « Traqué,T1″ de Andrew Fukuda

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« À dire vrai, je ne pense pas qu’il reste un seul d’entre nous. À part moi. Voilà ce qui arrive quand on est un mets délicat. Une drogue dure. L’espèce s’éteint. »

 Gene est l’un des derniers humains sur Terre. Le seul moyen de survie pour cet adolescent : se faire passer pour l’un de ses prédateurs. Ne pas rire, ne pas transpirer, ne pas montrer qu’il est un humain, un « homiféré ».

Cela fait dix-sept ans qu’il vit secrètement parmi ceux qui n’hésiteraient pas à le tuer s’ils découvraient sa véritable identité. Malgré tout, Gene est parvenu à se fondre parmi ces « autres » et à créer un semblant de vie normale. Mais sa routine est bouleversée, et sa sécurité, menacée, le jour où il est sélectionné pour participer au grand jeu : la Traque. Toutes les décennies, le gouvernement organise une immense chasse où seule une poignée de privilégiés peuvent pister, abattre et dévorer les rares humains survivants gardés en captivité pour l’événement. Formé à l’Institut pour traquer ses semblables, Gene est sur le qui-vive. Car désormais, sa vie s’organise en meute avec les chasseurs, et le moindre faux pas pourrait trahir sa condition et lui être fatal. Parviendra-t-il à maintenir l’illusion, alors que les soupçons sur sa vraie nature s’alourdissent ?

Gene a la rage de vivre… mais vaut-elle le prix de son humanité ?

Il sort le 4 avril 2013 aux Editions Michel Lafon, 370 pages, 15,95€.

Mon avis:

Une lecture sympathique !

Le style d’Andrew Fukuda est fluide et captivant, il nous entraîne dans une atmosphère sombre et dangereuse. Le rythme est relativement lent au départ, mais cela est justifié justifié et jamais le récit n’est ennuyeux du fait d’une tension constante qui nous monte crescendo au fil des pages. Plus la situation du héros se détériore, plus l’angoisse du lecteur augmente.

L’auteur nous fait passer par une myriade d’émotions telles que : la nervosité, la paranoïa, la peur, mais aussi l’amour et l’espoir. Pour ce qui est de l’intrigue, elle est simple et agréable, mais l’on sent que tout ne fait que commencer.

Quant à l’univers construit par Andrew Fukuda, il est original et plausible. Il a imaginé des créatures primales mi-vampires, mi-zombies, qui craignent le soleil, qui ont des canines et qui sont pris de frénésie sanguinaire dès qu’un être vivant est près d’eux. Ce sont des prédateurs qui vivent dans une société comme la nôtre. Toutefois, j’ai trouvé leur façon d’exprimer des sentiments par des gestes un peu risible. À côté de cela, j’aurais apprécié que l’auteur approfondisse son monde et nous explique comment on en est arrivé là, comment ces monstres sont apparus. Mais laissons-lui le bénéfice du doute, cela sera peut-être abordé dans le prochain opus.

Parlons du récit.

L’espèce humaine a quasi disparu, et la Terre est peuplée de monstres. Gene vit parmi eux depuis 17 ans, bien qu’il soit une contrefaçon. Tous les jours, il essaye de se fondre dans la masse où plane continuellement sur lui une menace de mort. Si jamais, il fait un seul faux pas, cela pourrait lui être fatal.

Pour survivre, il doit s’en tenir à des règles : ne pas rire, ne pas tousser, conserver un air stoïque. En gros, il doit refréner ses désirs les plus élémentaires. Gene s’en sort plutôt bien jusqu’au jour où il est tiré au sort avec sept autres personnes pour participer à une expérience unique dont rêve toute une nation : la chasse Homifère. La dernière a eu lieu il y a dix ans. Le principe : tuer et dévorer les cinq humains restants. Un seul pourra gagner, et tous les coups seront permis.

Dès lors, la vie de notre héros se compliquera, car il devra vivre et s’entraîner avec ses concurrents…

Tout au long de l’histoire, on attend fébrilement de savoir comment Gene réussira à s’en sortir dans chaque situation délicate qui croisera sa route. C’est assez stressant, d’ailleurs Andrew Fuduka nous décrit vraiment très bien l’urgence de la situation pour notre héros. La majeure partie du roman se passe dans un huis-clos à l’intérieur des terres de l’Institut jusqu’à la fameuse chasse.

En outre, pour ce qui est du final, cela tombe un peu à plat, j’ai été déçue. Je m’attendais à quelque chose de plus haletant, violent, grandiose. Alors qu’en fait, ça été trop simple et trop rapide, c’est dommage.

En ce qui concerne le protagoniste principal, il est assez bien développé. C’est quelqu’un de solitaire, pour des raisons évidentes. Il est plaisant, intelligent et débrouillard. Quant aux personnages secondaires, ils sont survolés, à part Ashley June qui va faire renaître certaines émotions humaines chez Gene.

Pour conclure :

« Traqué » est un livre futuriste avec un univers singulier et sanglant. C’est distrayant et électrisant ! Cependant, il souffre d’un manque d’approfondissement. Il doit encore faire ses preuves. Affaire à suivre…