La chronique du roman « Incurables » de Lars Kepler

U41iC4I9EqjLne jeune fille est assassinée dans la chambre d’isolement d’un centre de réhabilitation psychiatrique. Elle porte les traces de violents coups à la tête. Son corps est étendu sur le lit, les mains posées sur le visage, comme si elle jouait à cache-cache avec son meurtrier. Dans la grange voisine, on retrouve le cadavre de l’infirmière de garde cette nuit-là. Elle a été tuée à coups de marteau.

Visé par une enquête interne, l’inspecteur Joona Linna est dépêché sur les lieux, mais en qualité de simple observateur. Il découvre rapidement que l’une des pensionnaires, Vicky Bennet, manque à l’appel. Sous son lit on retrouve des draps ensanglantés, et sous l’oreiller un marteau maculé de sang.

Peu après, on signale le vol d’une voiture à bord de laquelle se trouvait un enfant de quatre ans. Les descriptions confuses fournies par la mère désemparée correspondent au signalement de Vicky. C’est le début d’une course contre la montre pour Joona Linna. En fouillant le passé troublé de la jeune fille, il fait d’inquiétantes découvertes. Qui est vraiment Vicky Bennet ? De quoi est-elle capable? Et qui est cette médium qui ne cesse d’appeler la police, prétendant être entrée en contact avec l’esprit de la jeune fille morte ?

Il est sorti en avril 2013 aux Editions Actes Sud, 560 pages, 23,80€.

Mon avis :

Birgittagarden est un centre d’accueil pour jeunes filles à problèmes (toxicomanie, automutilation…). Alors que l’une d’entre elles se lève au milieu de la nuit pour se rendre aux toilettes, elle découvre le cadavre de Miranda dans la chambre d’isolement, le crâne défoncé.

Vu la férocité du crime, Joona Linna, inspecteur de la Rikskrim est appelé en soutien des forces de polices locales, en tant qu’observateur.

L’enquête s’oriente très vite vers Vicky Bennet, une adolescente suivie au centre et qui a disparu des locaux la nuit des meurtres. Les policiers mettent tout en œuvre pour la retrouver et bénéficient même de l’aide d’une médium un peu étrange.

Ce livre est digne des polars suédois de par sa noirceur et son environnement si froid. L’ambiance glaciale et humide qui règne amplifie le malaise ressenti par le lecteur et augmente la tension du récit.

Le style de Lars Kepler est plutôt direct. Ses phrases sont de construction classique avec un vocabulaire accessible. Ses descriptions sont réalistes et présentent un décor nordique qui intensifie la sensation de froid.

On retrouve donc Joona Linna inspecteur à la Rikskrim et héros des deux premiers livres de Lars Kepler.

Sous le coup d’une enquête interne, ce dernier ne peut pas mener les investigations et se voit attribuer le rôle d’observateur, auquel il a beaucoup de mal à se limiter.

Bien que tous les éléments de l’enquête désignent Vicky comme coupable, d’après les récits de Daniel, éducateur et mari d’Elisabet, l’infirmière tuée, le policier a beaucoup de mal à croire à la culpabilité de la jeune fille.

Alors que les recherches pour retrouver la pensionnaire piétinent, Flora, une médium, contacte la police afin de donner des informations sur le crime. D’abord refoulée par la police, Joona Linna intriguée par ses déclarations prend contact avec elle. Supercherie ou vérité, il aura du mal à faire la différence.

Bien que Lars Kepler maîtrise parfaitement les ficelles du suspens, ce nouvel opus des aventures de Joona Linna m’a moins enthousiasmée que l’hypnotiseur.

L’intrigue policière est bien menée, mais le coupable est finalement assez facile à identifier. Le rôle de « l’enlèvement » de l’enfant est secondaire et peu utile au récit.

Les « visions » de la médium et leur participation à la résolution de l’enquête amènent un peu d’inattendus au texte.

Pour conclure :

Ce nouvel opus des aventures de Joona Linna n’est pas le meilleur, mais il est tout de même très bien. Si vous avez lu les précédents récits, vous en apprendrez un peu plus sur la vie de l’inspecteur. 

Ecrit par Jess