La chronique du roman « Sombre mardi : Le jour où les vieilles dames parlent aux morts » de Nicci French

9782265090699

Un homme nu, assis dans un fauteuil, une pâtisserie à la main… et pourtant bien mort. Voilà la découverte que fait l’assistante sociale chez une de ses patientes, Michelle Doyce. Celle-ci, pourtant, ne peut dire aux policiers d’ou vient cet homme, ni qui il est.
Face à ce mystère, l’inspecteur Karlsson fait appel à la psychothérapeute Frieda Klein et à son incomparable capacité à sonder l’âme humaine. Car pour découvrir le meurtrier, il faut d’abord connaître la victime…
Un criminel pris à son propre jeu, un témoin clé qui a perdu la tête et une psy qui enquête tout en ayant le sentiment d’être épiée : non, rien dans cette affaire n’est à sa place. La pièce maîtresse manque encore au puzzle…

Il est sorti le 13 juin 2013 aux Editions Fleuve Noir, 528 pages, 20,90€.

Mon avis:

Bienvenue dans ce thriller psychologique, ambiance tamisée au bord de la Tamise.

Nicci French, couple dans la vie, est une entité écrivaine à quatre mains bien connue des amateurs de ce genre de thrillers.

« Sombre mardi » succède à « Lundi mélancolie » (paru en 2012), deuxième épisode des aventures de la psychothérapeute Frieda Klein ; aventures qui devraient en compter huit.

S’il n’est pas indispensable d’avoir lu Lundi pour se plonger dans Mardi (les auteurs font leur boulot en ce qui concerne le rappel des précédents évènements), je ne saurais pourtant trop conseiller de suivre l’ordre chronologique de ces aventures, celui-ci faisant apparaitre un fil conducteur qui devrait perdurer par la suite.

Nos quatre mains et deux cerveaux proposent une enquête à l’ambiance So British, à la fois Old School et profondément moderne.

Old School, avec ce penchant pour une histoire sans violence excessive, un rythme maîtrisé et une enquête qui progresse pas à pas.

Moderne, par le choix d’une psychothérapeute comme héroïne et par l’analyse psychologique des protagonistes poussée à l’extrême.

Mais le tout est surtout sacrément intelligent ! L’analyse des personnages est d’une finesse rare, le ton et l’évolution de l’histoire sont d’une étonnante subtilité. Pas d’effets grandiloquents, pas de personnages improbables (l’héroïne est d’une remarquable sobriété dans son comportement).

Un tout profondément humain.

Sobriété ne veut pas dire histoire au rabais, le livre est étonnement épais (520 pages) et le final « à tiroirs » est surprenant et fort bien mené.

Avec une Frieda Klein qui prend de l’épaisseur dans ce second volet (qui place la barre encore plus haute que le précédent), l’avenir de cette série s’annonce belle !

Je signe de suite pour l’ensemble des prochains tomes.

Ecrit par Gruz