La chronique du roman « La maison de l’Arbre joueur » de Lian Hearn

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Japon, 1857. Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais, bientôt, il sera contraint de s’ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l’ancien monde. La révolution couve. L’époque des samouraïs est désormais révolue, le pays est à l’aube d’une ère nouvelle. La maison de l’Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n’est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de s’affranchir du poids des traditions ancestrales et de suivre les traces de son père en devenant médecin. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d’intrigues politiques et d’amours interdites. Autour d’elle agissent des hommes puissants et passionnés. Leur slogan est Sonnôjôi : «Vénérez l’Empereur, expulsez les étrangers». Leur méthode est la violence. À travers l’inoubliable destin de Tsuru, symbole de l’émancipation de son pays, l’auteur de la saga best-seller Le Clan des Otori raconte ici une grande histoire d’amour et de guerre, d’hommes et de femmes, dans un Japon fascinant.

Ce livre est sorti en poche aux éditions Folio le 6 mars 2014, 608 pages, 8,40€.

MON AVIS :

N’ayant pas lu la série précédente de l’auteure, Le Clan des Otori, je ne peux pas comparer sa qualité avec celle de ce roman-ci. Il ressort de ma lecture de La maison de l’Arbre joueur qu’elle était sans doute trop complexe pour moi qui suis novice dans tout ce qui concerne l’histoire du Japon, surtout à l’heure des changements amorcés par l’arrivée des étrangers dans le pays et par la division que cela suscite au sein même de ce peuple.

La plume de l’auteure est élégante et poétique dans les descriptions, elle nous immerge parfaitement dans ce cadre qu’on découvre tantôt apaisant avec les paysages délicats et maisons parfumées au thé ainsi qu’aux fleurs typiques, tantôt plus rude avec les batailles et la vie qui devient logiquement plus rude.

Côté personnages, on apprécie la voix principale du roman, Tsuru, la jeune femme possédant un bel esprit, de l’humour et une sagesse inhérente à sa position de fille de médecin. Malheureusement, concernant les autres, hormis ceux qui l’entourent au quotidien, notamment ses parents, son oncle et son mari, on est vite submergé par l’avalanche de noms compliqués qu’on ne parvient pas à retenir, ce qui nous cause bien des soucis pour resituer qui est qui lorsqu’on les retrouve.

Plus généralement, c’est un roman qu’on lit avec plaisir pendant au moins 250 pages grâce au dépaysement qu’il suscite dans notre esprit de lecteur contemporain, puis, malheureusement, comme de plus en plus de protagonistes et de points de vue s’ajoutent, que le rythme se ralentit, on décroche progressivement. D’autant plus, en fait, que l’histoire du Japon à proprement parler s’enclenche, rendant l’ensemble très politique et vraiment complexe à suivre.

Une lecture, donc, de laquelle je ressors mitigée malgré la finesse du style et la galerie agréable de personnages rencontrés, qu’on retienne leur nom ou pas. La qualité du livre n’est finalement pas en cause, je le réalise bien, mais je pense que le roman aurait mérité d’être plus concis, ce qui aurait rendu la lecture moins laborieuse, car plus équilibrée au niveau du rythme. En outre, un récapitulatif des événements clefs de l’époque choisie, des clans induits par l’arrivée des étrangers, aurait été le bienvenu pour ne pas donner l’impression au lecteur qu’il lui manque des fragments entiers de l’histoire pour avancer sereinement dans le quotidien de Tsuru.

NB : Paradoxalement, cette lecture n’aura pas été inutile puisque l’écriture de l’auteure m’a plu au point de me donner l’envie de lire Le Clan des Otori.

Ecrit par Julie