La chronique du roman « Bad Boy » de Helena Hunting

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Longs cheveux noirs, courbes sexy, Tenley est une jeune femme magnifique. Hayden, le tatoueur auquel elle demande un dessin complexe pour orner son dos, est fasciné. Derrière les apparences, il devine une jeune femme très sensible, avec des tragédies et des blessures. Hayden, lui, est tout ce dont Tenley a toujours rêvé : un homme beau et fort, un vrai bad boy qui éveille chez elle le désir d’explorer leurs corps. Prise au piège d’une vie compliquée, la jeune femme voit aussi en Hayden un moyen de s’évader et de laisser les secrets derrière elle. L’intense passion physique qu’ils vivent pourra-t-elle résister au poids du passé ? Intense, déchirant, sombre et sensuel : une histoire d’amour incomparable.

Ce livre est sorti le 7 mai 2014 chez City Editions en numérique, 13,99€.

MON AVIS :

D’ordinaire, je ne lis pas de romances érotiques, mais, concernant celle-ci, j’ai été attirée par l’univers des tatouages et piercings jamais abordé à ma connaissance. Dans ce type de littérature du moins. À côté de cela, en lisant le résumé, j’ai été titillée par le fait que la relation entre les deux héros tourne d’abord autour d’un tatouage symbolique. Je voulais voir comment Helena Hunting allait exploiter l’intimité et la sensualité inhérentes à ce travail sur le corps d’une cliente qui fait fondre son tatoueur. Contrairement aux autres livres du genre qui ont tendance à mécaniser le désir en « contractualisant » des rapports déjà professionnels pour définir le sexe, cela sonnait d’emblée poétique et profond. Et mon intuition ne m’a pas fait défaut.

J’ai trouvé le tout vraiment bien amené grâce à l’écriture fluide et très à fleur de peau de l’auteur qui a choisi d’alterner les points de vue de nos deux héros, Hayden le tatoueur marginal et Tenley la jeune femme brisée. Leurs psychologies respectives sont soignées, ce sont deux écorchés vifs qui nous touchent et leur relation complexe, érotique mais également tout en pudeur émotionnelle, est très agréable à suivre.

Comme prévu, la magie opère dans le salon de tatouage, Inked Armor, et chaque effleurement retenu (quoi que pas tant que ça lol) accélère notre respiration. Les scènes érotiques en général sont très émoustillantes. Merci le sex-appeal de Hayden dont on visualise le moindre tatouage dans n’importe quelle position…

Ce qui est assez surprenant, c’est que si on prend de la hauteur, on peut se dire que le côté dramatique de l’histoire est un peu exagéré par moments, mais, immergés dans la lecture, eh bien, on se laisse prendre au piège, et la résistance émotionnelle qui faiblit grâce à l’abandon physique prend tout son sens.

Je relèverai deux défauts qui peuvent plus ou moins gêner le lecteur. Hayden peut parfois se montrer vulgaire, mais on a tendance à lui pardonner tant il se révèle attentionné et peu sûr de lui dans ses pensées et ses actes. Sans l’alternance de points de vue, on l’aurait certainement trouvé détestable les trois-quarts du temps. Autre chose. Comme on parle de guérison psychologique, on se retrouve souvent confronté à des répétitions de sentiments et de résolutions. Ceci dit, je contrebalancerai aussi ce point en disant que ça me paraît logique dans la lente évolution des protagonistes.

Bad Boy est donc une romance érotique prenante qui met en scène des personnages extrêmement torturés et crédibles dans un univers plaisant au possible avec ce côté artistique plein de passion et de romantisme, le tout étayé par des métaphores à même la peau.

À noter qu’il y a une suite qui concerne Hayden et Tenley, et non pas l’un des couples secondaires. Même si la fin amorce un virage dans l’histoire, j’ai un peu peur de relire la même chose par la suite. Affaire à suivre.

Ecrit par Julie