La chronique du roman « La curiosité est un péché mortel » de Ann Granger

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Lizzie Martin a été envoyée à New Forest pour soutenir une jeune femme dont le bébé a connu une mort tragique. Mais les choses prennent une tournure encore plus sombre lorsqu’un chasseur de rats est retrouvé assassiné dans le jardin, la jeune femme éplorée et couverte de sang à ses côtés. Ne sachant pas vers qui se tourner, Lizzie appelle son ami l’inspecteur Ross Ben de Scotland Yard pour résoudre ce crime horrible.

Il est sorti le 22 mai 2014 aux éditions 10/18 dans la collection Grands Détectives, 7,50€.

La chronique du premier tome des aventures de Lizzie Martin ici

MON AVIS :

Séduite par le premier tome des aventures de Lizzie Martin, une héroïne qui mène l’enquête à l’époque victorienne, c’est avec entrain que je me suis plongée dans ce nouvel opus. Dans mon précédent avis, je qualifiais Ann Granger de reine de la juste dose, et ce n’est pas ce livre qui la fera chuter de son trône, bien au contraire. Encore une lecture très agréable qui remplit parfaitement son office : transformer le lecteur en détective dans un décor bien planté pour résoudre une énigme prise de tête ce qu’il faut, mais pas trop.

Nous avions quitté notre enquêtrice du dimanche après la résolution d’une sombre enquête. Elle était de retour chez sa tante Parry et engagée dans un début de relation avec son ami d’enfance, Benjamin Ross, l’inspecteur de Scotland Yard qui lui avait prêté main-forte. J’étais curieuse de savoir dans quels ennuis l’héroïne allait bien pouvoir se fourrer cette fois-ci. Vivement poussée vers la sortie par sa tante, mais contre l’avis de Ben, Lizzie prend le chemin de la campagne pour devenir la dame de compagnie de Lucy, une jeune femme ayant perdu son bébé et délaissée par son mari. Évidemment, une fois sur place, les choses sont encore plus troubles que ce que Lizzie avait prédit et tout dérape quand un meurtre est commis dans la maison de la riche famille qui l’emploie.

Contrairement au premier tome dans lequel j’avais trouvé l’enquête trop facile, l’intrigue se veut ici plus complexe et mieux ficelée, au point que différentes théories germent dans notre esprit en cours de route. On suspecte plusieurs protagonistes, et même si on s’approche de la solution, elle est un peu différente de ce à quoi on s’attendait. Tout ceci est un très bon point, car c’était la seule chose que je pouvais décemment reprocher à Ann Granger.

Le duo Lizzie/Ben fonctionne parfaitement, que ce soit au niveau de l’alternance de points de vue toujours aussi équilibrée, ce qui fait qu’on aime autant être dans la tête de l’un que de l’autre, ou que cela concerne la relation pudique qui les lie tous les deux. Disons-le, ils sont mignons et on espère bien les voir se rapprocher plus franchement dans le tome 3 !

Quant au reste, le style de l’auteure est d’une belle fluidité. Il n’a pas perdu ce petit piquant qui donne une saveur particulière aux pensées des deux personnages. Il les rend humains et donc très attachants. Plus on avance dans cette série, plus j’apprécie qu’Ann Granger ne grossisse pas le trait de leurs personnalités respectives, car ils n’en ont pas du tout besoin. Ils sont tous les deux d’une nature franche, en plus d’être foncièrement altruistes, ce qui leur permet d’appréhender avec justesse les personnes qu’ils fréquentent le temps de l’enquête.

L’ambiance victorienne est joliment retranscrite à l’aide de descriptions de lieux clefs ou de tenues vestimentaires typiques. Les convenances, elles, sont respectées de tous côtés, et on apprécie grandement qu’elles soient au cœur de l’intrigue de cet opus…

Une série décidément très « propre » à tous les niveaux, qui n’a certes pas la fougue des grands noms du genre, mais qui se lit sans accroc pour l’ambiance victorienne et pour ses héros simples, mais attachants. Au plaisir de lire la suite et de découvrir la prochaine couverture !

Ecrit par Julie