La chronique du roman « Nos étoiles contraires » de John Green

51zAc68LiGL._

Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l’attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence… les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.

Ce roman est paru le 14 février 2013 aux éditions Nathan Jeunesse, 330 pages, 16,90€.

MON AVIS :

L’adaptation sort au cinéma dans peu de temps, j’ai donc arrêté de faire de la résistance et j’ai entamé la lecture du roman. Quand un livre est encensé, on attend beaucoup de son contenu et on est souvent déçu. Ça a malheureusement été un peu le cas ici.

Nos étoiles contraires est un beau livre, vraiment, mais je suis passée loin du coup de/au cœur. Au risque de me faire lapider, j’irai même jusqu’à avouer que je ne le considère pas non plus comme un chef-d’œuvre. C’est un joli roman qui tire sa force d’une écriture à l’empreinte unique, pleine d’un humour cynique, parfois bon enfant, et, forcément, des jolies questions existentielles formulées par les deux héros. L’histoire d’amour est mignonne comme tout, le thème de la maladie apporte nécessairement une grande profondeur au texte et certaines scènes sont délicieuses, mais je m’attendais à pleurer comme une madeleine, ou encore à injurier l’univers. Au final, j’ai à peine eu la gorge serrée. Et pourtant, je suis une sacrée guimauve.

L’histoire est assez simple en fin de compte. Hazel, seize ans, a un cancer qui affecte principalement ses fonctions respiratoires. Même si un médicament providentiel lui permet de repousser l’échéance, elle est condamnée. Ses parents l’encouragent à se sociabiliser, et c’est ainsi qu’elle se rend, peu enthousiaste, à une réunion de cancéreux en rémission ou toujours malades. Là-bas, elle rencontre Augustus, un garçon craquant qui ne va pas manquer de la faire craquer. Ils vont se motiver l’un l’autre pour croquer dans le mince pan de vie qu’il leur reste…

Comme je le disais, l’histoire d’amour est vraiment mignonne. On se prend immédiatement d’affection pour les deux protagonistes qui ont chacun une vitalité extraordinaire. J’ai beaucoup apprécié l’appréhension de la maladie en général : du regard que les gens portent sur les cancéreux aux responsabilités familiales qui pèsent sur les épaules des enfants condamnés, en passant par cette tornade émotionnelle qui gronde en eux. L’auteur n’a pas construit un scénario à proprement parler, non, il a déroulé des vies, il les a laissées s’entrecroiser en faisant planer un fort sentiment de fatalité entre les lignes. Il a regardé Hazel et Gus s’aimer, lutter, espérer et même dépérir… C’est cette impression que John Green suit ses héros, et non l’inverse, qui rend ce roman crédible.

J’ai trouvé que ce texte avait une haute portée philosophique que l’auteur entretenait tantôt magistralement (certains passages sont à couper le souffle) tantôt un peu lourdement à mon sens (je pense notamment à tout ce qui se rapporte à l’auteur favori d’Hazel). Cela ne m’a pas empêchée de continuer, j’étais prise dans la toile de John Green composée de ficelles connues et pourtant… Je savais comment tout allait finir, mais j’avais besoin de le découvrir à travers ses propres mots.

Une dernière chose à laquelle j’ai été sensible : la présence familiale réconfortante par moments et terriblement oppressante à d’autres. Ce sont ces rapports-là qui m’ont le plus serré la gorge, car comme le dit Hazel, il y a pire que d’avoir un cancer, c’est avoir un enfant atteint d’un cancer.

Un beau livre, donc, grâce à une écriture stimulante et à des personnages attachants auxquels on a envie de dire merci pour leur grain de folie et leur courage.

Ecrit par Julie