L’âme de la jeune Perle Dang, fille d’un riche industriel de la Concession de Singapour Trois, morte à l’âge de quatorze ans, n’est jamais arrivée aux portes du ciel qui lui était promis. Une photographie spectrale révèle qu elle se trouverait quelque part dans la zone portuaire de l’enfer. Détournement? Par qui? Pourquoi? Une enquête s’impose. Une enquête confiée à l’inspecteur principal Zhen Wei du 13e commissariat, en charge des affaires relevant du mystique et du surnaturel. Si nécessaire, son domaine d’investigation s’étend jusqu au monde des démons. Ce qui tombe assez bien car la recherche de Perle le conduira vers des abîmes qu’il n’a jamais explorés. Et lui qui doit déjà composer avec la méfiance de ses collègues, la froideur d’une déesse tutélaire qu’il a offensée et les envies d’escapade d’une épouse enlevée à l’enfer, voici qu’on lui adjoint un homologue démon du bureau du Vice, le sénéchal Ju Yirj. Il faut dire que se dessine l’image d’un complot où tremperait le ministère infernal des Épidémies et dont les enjeux dépassent tout ce qu’on soupçonnait.
Il est sorti le 20 mai 2014 aux Editions L’Atalante, 20€.
Mon avis:
Le récit se passe dans la touffeur de l’été en Chine du sud futuriste, plus précisément à Singapour 3.
L’inspecteur Zhen est considéré comme un paria avec peur et suspicion par ses collègues en raison de sa capacité à interagir avec le surnaturel. Ce dernier s’occupe d’une enquête délicate qui concerne la fille d’un grand industriel, Perle Dang. Il s’avère que lors de la cérémonie funèbre, la demoiselle n’a jamais atteint les rives célestes.
Elle se trouverait actuellement quelque part dans la zone portuaire de l’Enfer.
Pourquoi ? Par qui ? L’inspecteur, spécialisé dans les crimes occultes va devoir trouver les réponses…
Dès lors, il foncera dans une toile tissée de corruption, de politique et de mystère qui l’amènera à voyager en Enfer par la suite.
La plume de Liz Williams est agréable, malgré le fait que parfois ses phrases soient un peu longues. En outre, son style descriptif est plaisant. Il nous permet de facilement plonger dans les aventures de l’inspecteur Zhen, à l’atmosphère lourde et sombre, dans cette ville immense et animée qui combine beaucoup d’activité surnaturelle : exorcismes, esprits, déesses, etc. De ce fait, le récit est rythmé, nous offrant son lot de rebondissements, d’actions et de révélations.
Quant à l’univers, il est attrayant, unique et dépaysant. Un mélange d’ésotérisme, de tradition, de religion et de superstition chinoise. Tout est bien structuré et relativement simple à comprendre. Toutefois, j’aurais apprécié un petit lexique pour mieux tout cerner, surtout certains, propres au monde.
Néanmoins, j’ai beaucoup aimé cette vision d’un Enfer de bureaucrate divisé en plusieurs ministères : vice, épidémie, guerre…
En ce qui concerne l’intrigue, elle est bien menée et distrayante bien que parfois un peu prévisible. On suit l’enquête de la jeune Perle. Cette dernière se complexifie au fil des pages et nous entraîne dans la politique de l’Enfer où meurtres d’innocentes, de maladies et d’histoires de contrebandes d’âmes se mélangent habillement pour nous tenir en haleine tout du long du roman. De plus, la liberté de sa femme est en péril, Zhen devra en plus la sauver.
Du côté des protagonistes, il y en a de nombreux : Zhen, sa femme Inari, le sénéchal Ju Yirj (un démon qui travaille au bureau du vice), mais le point de vue alternatif de ces derniers nous permet de bien les connaître. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le duo Zhen/Ju Yirj. Les personnages sont plaisants même s’ils manquent un peu de profondeur. J’avoue que le sénéchal est celui que j’ai préféré. Il est caustique et a une sorte de conscience et de principes.
Pour conclure :
« L’inspecteur Zhen et la traite des âmes » est une urban fantasy palpitante et rafraîchissante qui vous fera passer un agréable moment de lecture entre le monde réel et l’au-delà.