La chronique du roman « TROIS » de SARAH LOTZ

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Quatre accidents d’avion se produisent simultanément sur les quatre continents. Trois enfants survivent à trois de ces catastrophes. Des fanatiques voient déjà l’Apocalypse à l’oeuvre à travers ses trois cavaliers. Les familles ayant recueillis les rescapés subissent d’étranges phénomènes et le quatrième survivant du crash africain reste introuvable. Une journaliste décide de mener l’enquête.

Il est sorti le 22 mai 2014 chez Fleuve Editions, 19.90€.

Mon avis:

L’histoire commence lors de quatre crashs d’avion sur quatre continents, à quelques heures d’intervalle, faisant plus de mille morts. Seuls trois enfants ont survécu, on les nomme « les trois ». Dès lors, Sarah Lotz raconte via des extraits d’entrevues, de mails, d’enregistrements et de Skype, comment les passagers, les familles et les rescapés ont vécu avant, pendant et après la catastrophe.

On suivra cette montée en puissance de la folie des hommes suite à un message, en apparence innocent, enregistré par une jeune femme sur le point de décéder.

C’est le début d’une frénésie médiatique dans le monde entier où les spéculations les plus farfelues vont naître sur les « Trois ». Delà, en découlera des évènements atroces dont nous serons les spectateurs de l’horreur et du chagrin.

Le style de Sarah Lotz est agréable et entraînant, mais malheureusement le rythme du récit est lent, voire ennuyeux, par moments. Cela est peut-être dû au fait qu’il ne se passe rien pendant 528 pages en plus du type de narration. Ce dernier m’a rappelé le roman « World War Z », mais sans l’intensité. C’était un pari risqué de nous raconter une histoire comme un documentaire et de donner à chaque aspect du livre fragile et incertain, une tentative de laisser le lecteur deviner ce qu’il s’est passé réellement. Malheureusement, c’est râté pour moi.

Sarah Lotz a instauré entre le lecteur et ses personnages une trop grande distance. De ce fait, ça étouffe l’impact de ce que traversent les protagonistes et l’on n’éprouve aucune empathie ou compassion.

En ce qui concerne l’intrigue, que dire ? C’est assez plat. Cela démarre très bien, on attend le point culminant du roman, ce thriller glaçant que l’on nous promet. Les réponses à nos questions, qui sont-ils ? Comment et pourquoi ont-ils survécu ? Et, bien, j’attends toujours ! Autant vous dire que je suis assez déçue…

L’idée de départ était fort intéressante, mais pour moi, c’est mal exploité. Le livre se concentre (beaucoup) trop sur la psychologie des gens qui entoure les enfants, que l’on voit très peu à mon grand regret, ils ne sont pas assez développés à mon goût. Quant au côté étrange, je le cherche toujours. Il est quasi inexistant.

On regarde simplement des personnes qui cherchent à comprendre le pourquoi du comment à travers les croyances, la religion, la théorie du complot ou encore les extraterrestres…

Pour conclure :

« Trois » avait un grand potentiel pour en faire quelque chose d’angoissant, de trépidant et de fascinant, malheureusement, cela reste terne. Nous n’avons aucun rebondissement, actions ou révélations, et le dénouement est plus qu’énigmatique.

À la fin de ma lecture, je ne suis que frustration et déception, et pourtant le résumé m’avait tellement tenté. Si j’avais abordé le roman sous un autre angle, comme un documentaire fictif à caractère psychologique, je l’aurais peut-être mieux apprécié…