Toussaint 1943. Gwenn, une jeune orpheline, découvre l’une de ses consœurs, lavandière, noyée dans le lavoir de Concoret, un petit village en lisière de la forêt de Brocéliande. Dahud, doyenne et mère de la victime, incrimine les lavandières de la nuit, ces créatures surnaturelles qui, d’après les légendes bretonnes, lavent les linges ensanglantés de leurs enfants mort-nés. Les soupçons se portent bientôt sur deux suspects bien réels : Philippe de Montfort, un jeune noble à qui l’on prête une liaison avec la défunte, et Loïc, un charbonnier bossu méprisé de tous. Les deux hommes inspirent à Gwenn des sentiments contradictoires. Amitié, admiration, pitié, amour ? Quand Loïc est pourchassé par les SS qui l’accusent de terrorisme, Gwenn le conduit au Val-sans-Retour où se sont réunis de jeunes résistants réfractaires au STO. Mais la malédiction continue de poursuivre les lavandières de Brocéliande…
Il est sorti le 7 mai 2014 aux Editions Le livre de poche, 8.10€.
Mon avis:
LEGENDES BRETONNES ET VIE QUOTIDIENNE
Un seul mot a suffi à me convaincre de lire ce roman : Brocéliande. La forêt mythique des légendes arthuriennes avec le Miroir aux Fées, le Val sans Retour… Pour l’avoir visité avec l’office du tourisme de Tréhorenteuc, il ya quelques années, j’avais très envie de redécouvrir les lieux de ma visite. Je ne connaissais pas cet auteur et son roman m’a littéralement enchanté.
UN DRAME A BARENTON
Les lavandières de Brocéliande commence lors d’une chaude journée du mois de mai 1914 où cinq jeunes amis vont à la fontaine de Barenton pour que les fées bénissent une union. Tout le roman est construit autour de la catastrophe qui s’est produite ce jour-là. La Bretagne est une terre de légendes et, parfois, cela s’en ressent. Les superstitions ont la peau dure, malgré la présence forte de la religion catholique. Les habitants des villages aux alentours de la forêt croient encore aux fées et à leurs malédictions, aux lavandières de sang. Pourtant, nous ne sommes pas dans un roman fantastique. Il est juste intéressant de voir le poids des croyances « païennes » sur un petit village isolé.
Il y a également des aspects de la vie quotidienne d’un petit village breton lors de l’Occupation avec toutes les questions relatives à la Résistance et à la collaboration, bien entendu, la manière dont les habitants réagissent face aux privations, à l’injustice… En lisant ce roman, on se rend compte qu’il y a aussi les différences entre les aristocrates, les bourgeois et les gens plus simples. Comment les uns essaient coûte que coûte de maintenir les apparences, les autres de sauver leurs peaux sans trop de dommages ou de survivre simplement… C’est un récit de vie avant tout.
DES SECRETS
Comme dans tout village, celui de Concoret regorge de secrets à cacher et qu’il n’est jamais bon de voir éclater au grand jour. Certains resteront enfouis mais à un prix élevé. Tout ce qui a autour, le fait de menacer quelqu’un de révéler un secret ou tout tenter pour l’étouffer, quitte à acheter le silence d’une personne, est vraiment prenant à lire. Le lecteur peut voir venir certains d’entre eux mais tout l’intérêt réside dans le fait de savoir comment il va éclater ou, s’il va être dévoilé, quelles en seront les conséquences.
Les lavandières de Brocéliande se double d’une petite enquête policière. En définitif, je n’ai pas réussi à le lâcher avant de connaître la toute fin, de savoir ce qui allait arriver aux personnages qu’on avait appris à aimer tout au long, si l’assassinat d’Annaïg allait rester impuni ou non… Pour moi, ce fut une très belle découverte.
LE MOT DE LA FIN
J’aimerai vraiment lire d’autres ouvrages de l’auteur, notamment ceux qu’il a écrits sur la Bretagne. J’ai aimé son écriture. Edouard Brasey a un véritable talent de conteur. Il sait réellement comment captiver son lecteur. En tout cas, je suis tombée sous le charme et je recommande cette lecture. Depuis quelques temps où j’enchaînais les romans qui me plaisaient que moyennement ou pas du tout, celui-ci a su me ravir et c’est un coup de cœur.
Ecrit par Avalon