La chronique du roman « Fuir la citadelle » de Ryan Graudin

9782702441015-G

Dai est un jeune garçon issu d’une famille riche de la ville voisine. Ancien dealer, il s’est réfugié à Hak Nam pour échapper à la police. Pour s’en sortir, il doit piéger Longwai, le plus grand trafiquant de drogue de Hak Nam. Il a dix-sept jours pour agir.
Longwai, Mei Yee le connaît. Elle lui appartient, même. Vendue par son père alcoolique à une maison close, elle travaille maintenant pour lui dans les bas-fonds de Hak Nam. En aidant Dai, elle risque sa vie. Peut-elle vraiment faire confiance à ce garçon dont elle ne sait rien ?
Jin Ling est le coureur le plus rapide de Hak Nam. Maigre et agile comme un chat errant, il connaît mieux que personne le labyrinthe des ruelles de la citadelle. Personne ne sait d’où il vient. Personne ne sait qu’il est une fille, à la recherche de sa sœur vendue à une maison close.

Il est sorti le 5 novembre 2014 aux Editions MSK, 17€.

Mon avis:

Dans ce roman nous suivons trois personnages, trois destins qui cherchent une même chose : la liberté et la rédemption.

Nous avons Jen Ling, une jeune fille se faisant passer pour un garçon, déterminée à sauver sa sœur.
Day, un jeune homme avec des secrets, un pistolet et qui a dix-huit jours pour terminer une mission impossible. Et enfin, Mei Yee, vendue à la prostitution par son père.

Tous les trois vivent dans les entrailles pourries de la citadelle, mais leur existence est sur le point de basculer…

Le style de Ryan Graudin est vif, visuel et entraînant. Les pages défilent toutes seules, et on est tenu en haleine du début à la fin. L’auteur attise notre curiosité et met nos nerfs à rude épreuve. On est totalement immergé dans ce bidonville fortifié, infesté de gangs, privé de soleil et sans lois. La tension et l’adrénaline sont constantes. La citadelle est un mélange combinant les ingrédients les plus sombres de l’humanité (voleur, baron de la drogue, meurtrier). L’auteur à parfaitement su nous faire ressentir l’oppression, le désespoir, le danger et le côté claustrophobe de vivre dans un pareil endroit.

Ryan Graudin, nous brosse un portrait absolument terrifiant et dérangeant. D’autant plus qu’elle s’est inspirée de la réelle cité fortifiée de Kowloo en Chine, qui a été détruite depuis peu (1987). J’avoue que cela fait froid dans le dos.

Pour ce qui est du scénario, il est solide, très bien mené et palpitant. Le récit est rythmé entre action et rebondissements. De plus, j’ai apprécié que cela soit raconté de trois points de vue différents. cela nous permet de connaître différents modes de vie à l’intérieur de ces murs.

Du côté des protagonistes, ils sont bien dépeints, touchants et attachants. Ils sont forts et déterminés, et on ne peut qu’admirer leur volonté de survivre dans ce monde de violence et de souffrance. Néanmoins, Ryan Graudin adoucit le tout avec une romance discrète, certes platonique, mais plaisante.

Pour conclure :

Ryan Graudin nous offre un thriller sombre, dépaysant qui sort des sentiers battus de la littérature YA. Une plongée en profondeur dans la lie de l’humanité, une fiction ancrée dans la réalité.

Voici un roman à découvrir !

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