La chronique du roman « La nuit a dévoré le monde » de Martin Page (Pit Agarmen)

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Après une soirée mouvementée, Antoine Vernet se réveille dans un appartement parisien vide, maculé de sang. Dehors, c’est la guerre. La police lutte inutilement contre une armée de zombies affamés, qui ne cesse de s’agrandir. Face à cette catastrophe, Antoine, qui n’a rien d’un héros, décide de se barricader dans l’appartement. Mais les zombies ne sont pas la seule menace dans ce monde apocalyptique.

Il est sorti le 1 mars 2018 aux Editions Robert Laffont.

Mon avis:

Nous faisons la connaissance d’Antoine Verney, un écrivain de romans à l’eau de rose, lors d’une soirée sur Paris. Après une cuite, il part s’isoler dans une pièce. Au petit matin, il se réveille dans un bain de sang, dans un monde où tout a changé…

Le style de Martin Page est très agréable, concis et prenant. On ne se perd pas dans les descriptions, nous allons à l’essentiel, mais cela n’en est pas moins profond. Le rythme est assez lent, car tout le long nous sommes plus sur l’attente et l’observation, mais l’on ne s’ennuie pas. L’auteur aborde, à travers son personnage misanthrope, une critique de notre société de consommation où il faut être forcément dans la norme et de l’isolement social. Via l’introspection d’Antoine, nous faisons un point sur l’humanité avec ses bons et mauvais côtés. Antoine a l’impression de tenir sa revanche sur une société qu’il a toujours méprisée. Dans son huis clos avec pour seule interaction les zombies, il va comprendre qu’après la phase d’euphorie d’être seul, l’être humain est fait pour vivre avec d’autres êtres humains. Cette catastrophe lui redonnera goût en l’humanité et de la vie. C’est un récit assez sombre, mais avec une lueur d’espoir. Quant au côté zombie, ces derniers sont très classiques. Toutefois, ils sont très peu présents et nous n’avons aucune explication sur cet aspect du roman. On demeure totalement sur le flou, mais à ma grande surprise, cela ne m’a pas gênée.

Pour conclure :

À travers son livre post-apocalyptique, Martin Page fait une critique de notre société où l’homme est un loup pour l’homme. Mais nous avons besoin d’interaction avec notre espèce pour se sentir vivant, et malgré le fait de la violence de nos vies, il y a du très bon.