Vous aimez l’atmosphère de Six Feet Under, la folie de Dexter, l’humour décapant de Dr House ?
Essayez Je ne suis pas un serial killer…
John Wayne Cleaver est un jeune homme potentiellement dangereux. Très dangereux. Jugez-en plutôt : garçon renfermé, pour ne pas dire sociopathe, il vit au milieu des cadavres à la morgue locale, tenue par sa mère et sa tante, il a une certaine tendance à tuer les animaux et, depuis son plus jeune âge, il nourrit une véritable passion pour les tueurs en série. Ainsi, son destin semble tout tracé. Mais conscient de son cas, et pas spécialement excité à l’idée de devenir un serial killer, John a décidé d’en parler à un psy et de respecter quelques règles très précises. Ne nourrir que des pensées positives à l’égard de ses contemporains. Ne pas s’approcher des animaux. Éviter les scènes de crime. Ce dernier commandement va néanmoins devenir très difficile à suivre lorsqu’on retrouve autour de chez lui plusieurs corps atrocement mutilés. Y aurait-il plus dangereux encore que John dans cette petite ville tranquille ? Aurait-il enfin trouvé un adversaire à sa taille ?
Premier volume d’une trilogie consacrée à John Wayne Cleaver, héros au charme irrésistible, Je ne suis pas un serial killer dynamite d’un humour servi très noir tous les clichés du thriller. Avec une intrigue qui surprend en permanence le lecteur, Dan Wells nous tient éveillés jusqu’au bout de la nuit, ce qui reste encore la meilleure façon d’éviter les cauchemars. Dan Wells est né en 1977. Je ne suis pas un serial killer est son premier roman.
Mon avis :
On passe vraiment un agréable moment en lisant ce livre. Je ne compte d’ailleurs plus le nombre de fois où un sourire a étiré mes lèvres. Ce n’est pas tant l’histoire qui séduira les lecteurs que le ton empreint d’humour noir propre au personnage de John. En effet, dans un roman bourré de clichés, c’est grâce à son esprit qu’on est immédiatement séduit et embarqué de notre plein gré dans le quotidien éreintant d’un ado à problèmes… Dire que John a des problèmes est un doux euphémisme.
Oui parce que John n’est pas un garçon comme les autres. Il est capable de vous lister tous les serial killers répertoriés dans les bases de données du FBI, de vous énumérer le nombre de leur victimes, de disserter pendant des heures sur la différence qu’il existe entre eux et de simples meurtriers… Et beaucoup d’autres choses encore. Vous l’aurez compris, John est un sociopathe. Il doit composer avec une nature qui le prédispose fortement à devenir un serial killer. John a conscience de son état et s’impose de respecter un ensemble de règles plus loufoques les unes que les autres. Enfin loufoques pour nous mais vitales pour lui. Pour exemples.
Dès que ça le démange de tuer quelqu’un (de manière très inventive à chaque fois, il faut l’avouer), il doit lui faire un compliment pour désamorcer le conflit. Il doit également s’empêcher de trop s’intéresser aux autres sous peine de mémoriser leurs habitudes. En effet, il a tendance à voir les gens comme des victimes potentielles, leurs habitudes devenant autant de moyens de les piéger.
Pauvre John… On éprouve une grande compassion pour lui alors même qu’on est au courant de sa pathologie et que si on le croisait dans la rue, on ne serait que des choses, des « ça » insignifiants tout juste bons à assouvir ses pulsions s’il leur laissait le champ libre.
Persuadé que le destin s’acharne sur lui, après lui avoir donné le nom d’un serial killer, après avoir fait de lui « le fils de Sam » (surnom d’un autre tueur sanguinaire), John décide de prendre des mesures drastiques. Il consulte régulièrement un psy auquel il confesse ses sombres penchants pour le sang et la mort.
Tandis qu’il poursuit sa thérapie, qu’il doit gérer les humeurs de sa mère qui le trouve trop morbide et lui interdit l’accès au funérarium qu’elle dirige, les meurtres se multiplient dans le voisinage réveillant au passage l’intérêt du jeune homme. Dès lors, sa vie se résume à traquer le tueur grâce à un esprit de déduction effrayant. Après tout, qui est mieux placé qu’un serial killer pour en débusquer un autre ? N’est-ce pas une maigre concession de tuer une personne pour en sauver d’autres ? Si vous voulez connaître le dénouement de cette histoire et savoir si John parviendra à maîtriser son autre lui, lisez ce livre et menez l’enquête de votre vie à ses côtés. Mais surtout, rappelez-vous ! Méfiez-vous de vos voisins et encore plus de la bête qui sommeille en vous ? Car une fois le démon sorti de sa boîte, il faut plus qu’un pied de biche pour l’enfermer de nouveau…
Nombre de pages : 250
• Prix public : 18 euros
• Mise en vente : 14 Avril 2011
écrit par Julie