La chronique du roman « Après » d’Erich Maria Remarque

apres

«Mais vous avez pourtant tué un homme ! insiste le président. 
– J’ai déjà tué bien des hommes», répond Albert avec indifférence. 
L’avocat général sursaute. Le juré le plus rapproché de la porte cesse de se ronger les ongles : 
«Qu’avez-vous dit ?» demande le président, suffoqué. 
Je lance vivement : «Pendant la guerre. 
– Ce n’est pas du tout la même chose», fait l’avocat général déçu. 
Alors Albert lève la tête : «Comment n’est-ce pas du tout la même chose ?» 
L’avocat général se lève : «Oseriez-vous faire la moindre comparaison entre votre acte et le combat pour la patrie ? 
– Non, répond Albert, les gens que j’ai tués à cette époque ne m’avaient rien fait…» 

Aux combats d’À l’ouest rien de nouveau succède le dur retour des soldats à la vie civile. Erich Maria Remarque nous raconte la folle recherche de leur jeunesse perdue dans une Allemagne en proie au chaos.

Il est sorti le 30 janvier 2014 aux Editions Folio, 7.90€.

Mon avis:

La Première Guerre mondiale

Cette année, nous fêtons le centenaire du début de la Grande Guerre. Je m’étais promis de lire ou relire quelques ouvrages sur le sujet. Je comptais notamment me replonger dans A l’ouest rien de nouveau mais on m’a proposé Après du même auteur et je n’ai pas pu refuser. J’aime beaucoup le choix de l’éditeur concernant la couverture. Les œuvres d’Otto Dix sur la Première Guerre mondiale sont vraiment saisissantes.

Après

A mon avis, les ouvrages de cet auteur allemand présentent toujours un double intérêt qui fait qu’il faut absolument les lire. Le premier concerne la réalité historique. En effet, Erich Maria Remarque connaît très bien cette période de l’Histoire puisqu’il fut appelé à se battre en 1916 alors qu’il avait à peine dix-huit ans. Derrière, nous pouvons donc sentir un certain vécu voire, peut-être, une part autobiographique. Après est un peu la suite logique d’A l’ouest rien de nouveau même si les personnages sont différents. Effectivement, il raconte le retour à la vie civile des soldats, après qu’ils ont vécue dans les tranchées. L’auteur nous montre ce retour, la manière dont il se passe. Il y a un certain aspect psychologique qui se mêle à celui qui est plus historique. C’est vraiment un point qui m’a intéressé et passionné. Il est également loin d’être ennuyeux.

Et c’est là que réside le deuxième intérêt pour les romans d’Erich Maria Remarque. Il y a un style d’écriture incomparable qui me charme à chaque fois. Pourtant, je ne saurai le décrire avec exactitude, dire ce qui me plaît mais, une chose est sûre, c’est que c’est vraiment agréable à lire. Aucun ennui, chaque mot étant parfaitement à sa place, comme s’il était choisi avec soin pour faire le plus d’effets… Il y a un certain décalage entre le style recherché mais loin d’être pompeux de l’auteur et le phrasé très oral voire familier des personnages. Pourtant, cela est loin d’être gênant. Une fois plongée dans ce roman, il est quasiment impossible de le lâcher.

Conclusion

Encore une fois, je suis tombée sous le charme de la plume de cet auteur allemand dont j’ai désormais très envie de relire A l’ouest rien de nouveau et de découvrir d’autres de ses ouvrages. En attendant, je ne peux que recommander cette lecture. Pour ma part, je ne regrette absolument pas de m’être plongée dans cette histoire.

Ecrit par Avalon