Bienvenue à Symir, la cité des eaux.
Port foisonnant, jungle urbaine aux senteurs exotiques, refuge des exilés et repaire des contrebandiers, Symir abrite aussi de violents révolutionnaires, déterminés à renverser le gouvernement impérial corrompu.
Pour Isyllt Iskaldur, espionne et nécromancienne, cette révolution est une chance de prouver qu’elle mérite sa couronne au sein de son clan.
Pour cela, elle doit aider à faire tomber les palais de Symir. Mais dans cette cité trempée par la mousson, les eaux montent, les monstres des canaux se réveillent… et Isyllt devra bientôt choisir entre sa mission et la vie d’un homme qui a pourtant juré sa perte.
Il est sorti le 2 mars 2011 aux Editions Orbit, 304 pages, 17,90€
Mon avis:
La cité des eaux nous raconte l’histoire du peuple sivahrien, colonisé dans le sang et les larmes par l’empire assarien une décennie plus tôt et dont certains clans vont se soulever. Mages, rebelles pacifistes, révolutionnaires et contrebandiers vont s’y croiser. C’est un récit assez sombre qui aborde une politique complexe servie par des héros engagés, sur fond de complots et de trahisons. La magie est omniprésente, et esprits et fantômes ne se laisseront pas oublier.
Mais La cité des eaux est avant tout l’histoire de 3 femmes d’exception. Isyllt l’espionne et nécromancienne au service de Sélafaï, qui ne se sent pleinement vivante qu’au milieu de l’action, prépare secrètement la révolution. Xinai l’exilée, personnage particulièrement tourmenté dont les souvenirs m’ont amené les larmes aux yeux, revient en tant que guerrière. Et enfin Zhirin, la jeune idéaliste, fille de bonne famille qui s’allie à des révolutionnaires d’abord par amour puis par conviction. Ce sont des femmes de courage et de passion dont les hommes ne semblent être là que pour en faire le contrepoint. Il y a en effet peu de rôles masculins et les rares qui y figurent sont très peu développés. Et pourtant, malgré leurs qualités certaines, l’on a parfois l’impression que les héroïnes elles-mêmes semblent à peine ébauchées.
Ne cherchez pas ici de grandes romances, car même si chacune de ces femmes connaîtra l’amour, ce n’est pas au final, ce qui les définira.
L’écriture d’Amanda Downum est très descriptive, parfois sans doute un peu trop. Mais il faut reconnaître qu’elle pare son récit des couleurs de la forêt et l’enveloppe dans les eaux de la Mir, tant et si bien, que l’on a l’impression de sentir l’odeur de l’eucalyptus. L’intrigue se déroule lentement comme un serpent de mer, la tension monte petit à petit avec les eaux de la cité. Jusqu’à l’explosion finale qui n’épargnera personne…
Ce premier tome est comme une tornade emportant tout sur son passage, où la poésie se mêle à la violence et à la colère. Au chagrin.
écrit par Zina