La chronique du roman « Enfants de la paranoïa » de Trevor Shane

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Règle un : on ne tue pas les innocents 

Règle deux : on ne tue pas les ennemis de moins de 18 ans 

Depuis des siècles une guerre clandestine, ignorée du commun des mortels, oppose deux anciens clans qui se déchirent au nom du Bien et du Mal. Des deux côtés : des assassins endoctrinés et entraînés dès leur plus tendre enfance à haïr et détruire le camp adverse. Artistes de la dissimulation, ils maquillent leurs meurtres en actes de violences aléatoires : des affaires qui curieusement ne sont jamais résolues. 
Joseph, vingt ans, est l’un de ces tueurs d’élite. Plongé dans la brutalité depuis sa naissance, il ne connaît qu’une réalité : tuer ou être tué. Mais lors d’une réunion dans le New Jersey, il tombe dans une embuscade tendue par l’ennemi. Échappant de peu à ce piège mortel, Joseph se réfugie à Montréal où il rencontre Maria, une jeune innocente de seize ans. Pour la première fois, son esprit froid et impitoyable chancelle. S’il veut sauver la femme qu’il aime, il doit abandonner la vie qu’il a toujours connue et les gens qui ont combattu à son côté. Osera-t-il transgresser les règles et protéger une autre vie que la sienne ? Une seule vérité demeure : le premier à tuer est le dernier à survivre. 
Toutes les guerres ont des règles. 
Si vous les enfreignez, vous devenez la cible.

Il est sorti 19 avril 2012 aux Editions Michel Lafon, 363 pages, 19,95€

Mon avis:

Un roman poignant !

Le style de Trevor Shane est fluide, simple et entraînant. Dès les premières pages, on est captivé par ce drame empreint de sacrifice et de courage. C’est un univers époustouflant et prenant avec une atmosphère suffocante et angoissante. L’intrigue est menée d’une main de maître avec un rythme effréné avec suspense et actions. C’est une histoire haletante et passionnante !

Le scénario que l’auteur a imaginé est tellement crédible que ça fait froid dans le dos. De plus, Shane Trevor nous emporte dans un tourbillon de sensations fortes entre haine, peur, colère, désir et espoir. On part dans une course poursuite à travers de nombreux paysages aux côtés de notre héros qui essaye de fuir cette guerre pour vivre, subsister et tout simplement apprendre à exister loin de tout ce qu’on lui a enseigné. C’est un voyage émotionnellement intense où l’auteur manipule, tout au long du récit, nos émotions pour arriver à une fin percutante.

Bien que Shane Trevor nous donne des informations sur le début de ce combat secret, cela reste quand même assez flou et l’on aurait aimé plus de détails. Cependant, on pense qu’il nous délivre que de vagues explications pour que l’on puisse mieux comprendre le trouble de Joe et apporter de la légitimité à ses doutes qui l’assaillent quant à cette lutte du Bien contre le Mal. Et l’on se demande, comme lui, le bien-fondé de cette dernière.

On a apprécié également le développement des personnages du point de vue psychologique, l’auteur nous montre l’endoctrinement qu’a subi notre protagoniste. Les individus du livre sont touchants, attachants et si humains que l’on ne peut que ressentir pour eux de l’empathie.

Joe est un soldat redoutable, il a été enrôlé dans cette lutte où la mort plane tout autour de lui. Soit il tue soit il sera tué, il est pris dans un cercle vicieux. Mais lorsqu’il fera la rencontre de la belle et jeune Maria, son existence sera chamboulée. Lui, qui n’a connu que chasser ou être pourchassé et le meurtre. Elle lui apprendra l’amour, la joie, la passion, la plénitude et que la vie n’est pas faite que de sang et de mort. Toutefois, il enfreindra une des règles, il deviendra alors la cible pour les deux camps, mais il fera tout pour sauver ceux qu’ils aiment.

Pour conclure :

« Enfants de la paranoia » est une histoire puissante, dense et bouleversante. Vous ne pourrez pas sortir indemne de cette lecture. C’est un roman tragique où les personnages veulent juste vivre une vie normale, heureuse et épanouie dans un monde chaotique. Mais seules les paranoïaques survivent !

À noter que c’est une trilogie.