La chronique du roman « Metaphysique du Vampire » de Jeanne-A Debats

Raphaël est un drôle de vampire. Non seulement il est vieux et immortel, mais il entretient un rapport ambigu avec le Vatican. Pour tout dire, il travaille en sous-main pour lui… comme espion assassin. Normal, avec ses dons de vision, ses capacités surnaturelles, il ne peut être qu un agent hors normes ! Or, voici qu il se rend au Brésil, mis sur la trace d une autre créature de la nuit dangereuse, qu il doit capturer… ou éliminer. Accompagné d un prêtre, Ignacio, et d une vampire, Dana, le voici embarqué dans une sombre aventure où la moindre erreur de jugement peut se révéler fatale. Mais Raphaël pense. Lui. Avec Métaphysique du Vampire, Jeanne-A Debats nous livre un roman d aventures fantastique efficace, roublard, au langage… mordant. Ou comment Audiard rencontre Joss Whedon. Pour le meilleur, bien sûr !

Il est sorti le 24 mai 2012 aux Editions Ad Astra, 180 pages, 13€

Mon avis:

Nous sommes au début des années soixante. Raphaël est un vampire hors norme qui a un boulot atypique. En effet, il travaille pour le Vatican en tant que traqueur et assassin. Raphaël possède un don bien utile puisqu’il est né avec la capacité de dénicher tous ceux dont il connait le nom ou le visage. Il peut même voir à travers leurs yeux.

Sa mission aujourd’hui est de retrouver Kalten, un nazi pourri jusqu’à la moelle qui a pris la fuite au Brésil.

 L’idée d’un vampire qui travaille pour la haute autorité religieuse est vraiment originale. D’autant plus que ce dernier n’est pas spécialement ravi de tout ce que cela implique. Effectivement, Raphaël fait face à un handicap de taille puisqu’il ne peut pas toucher tout ce qui a été béni ou consacré par l’Eglise. Cependant il prend plaisir à traquer et éliminer les monstres. C’est un échange de bons procédés en somme.

 La personnalité de Raphaël fait de lui un vampire unique en son genre. Il réfléchit beaucoup sur le monde qui l’entoure, et sur la nature humaine plus particulièrement. A travers cette mission, on se rend bien compte qu’un simple humain peut faire beaucoup plus de dégâts qu’une créature surnaturelle. Alors, qui est véritablement le monstre en réalité ?

Avec ses airs de vampire blasé et cynique, Raphaël m’a vraiment beaucoup fait rire et sourire. L’humour est ainsi omniprésent dans le récit, en dépit de la nature de l’enquête.

 L’intrigue est assez longue à se mettre en place,mais une fois que l’on est dedans, c’est vraiment prenant.

Raphaël est accompagné du Père Ignacio ainsi que de Dana, une toute jeune vampire qui a vécu dans les camps de concentration. L’histoire de Dana et sa famille est vraiment touchante, c’est un personnage que j’ai beaucoup apprécié.

 Mon plaisir de lecture a été un peu gâché par toute la partie « magie sexuelle » dont souffre Raphaël pendant la fin sa traque. J’avoue que j’ai trouvé ces passages assez lourds et peu passionnants. J’aurais en effet préféré lire davantage de lignes sur les Cénacles (clans de vampires), et sur la mythologie vampirique en elle-même (dont l’auteur nous offre une très bonne mise en bouche).

 Pour conclure, « Métaphysique du vampire » est un roman fantastique original, avec un héros hors du commun. Je regrette simplement que l’intrigue ait un peu peiné à se mettre en place.

écrit par Noèmie