La chronique sur le roman « L’agent des ombres,T7: Chiens de guerre » de Michel Robert

Cellendhyll de Cortavar tourne en cage à Tygarde, le palais de la Lumière. Son allégeance forcée à l’empereur Priam le rend fou. Très vite, pourtant, il est chargé par l’empereur d’une nouvelle mission : arrêter Vargh Loken, échappé de la forteresse de l’Oubli et bien décidé à tuer Priam qui l’a trahi.

Pour corser les événements, Cellendhyll est poursuivi par une meute d’assassins, engagés par sa vieille ennemie, la baronne Mharagret Melfynn.

Il pourra heureusement compter sur l’aide de Rathe le Corbeau, le vieux maître voleur, son ami. Cellendhyll devra non seulement mettre Vargh Loken et ses Chiens de Guerre hors d’état de nuire, survivre aux dangers qui le menacent, mais aussi clarifier sa relation, plus mouvementée qu’il ne l’aurait souhaité, avec Constance de Winter.

Mon avis :

J’attendais ce tome avec beaucoup d’impatience. Enfin, j’allais retrouver l’Ange, Cellendhyll ! J’ai malheureusement déchanté au fur et à mesure que les pages défilaient. Comparé aux chiens de guerre, des soldats d’une unité dissoute, qui sont vivants et consistants, l’Ange est totalement effacé, voire méconnaissable. Mais où est parti le tueur redoutable qui faisait le bonheur du Chaos et de son Maître Morion ? J’ai eu l’impression de m’enliser dans une histoire d’amour à l’eau de rose. Et si j’avais voulu lire une romance sentimentale, j’aurais pris un tout autre livre. Je n’arrive pas à comprendre comment et pourquoi Cell a viré guimauve. Il ne ressemble en rien au personnage que j’ai côtoyé durant les cinq premiers tomes. Un homme dur, dont les sentiments sont noirs et le désir physique juste un moyen de se défouler.

La Lumière est bien terne comparée au Chaos. L’Empereur Priam n’est pas l’être imposant et charismatique que j’attendais. Son côté paternaliste envers Cell gâche vraiment l’image que je m’en faisais. Quant au personnage de Constance, je reste avec une énorme interrogation. N’est-elle pas censée être un être d’exception ? Je n’ai malheureusement pas eu cette impression tout au long de l’enquête qu’elle devait mener pour retrouver la trace des chiens de guerre. C’est tout juste si je me rendais compte de sa présence au travers du récit.

Mais ce n’est hélas pas la seule incompréhension qui m’a agitée. J’ai l’impression que la finalité de l’histoire aurait dû intervenir plus tôt, car quel est le lien entre la vague d’attentats perpétrés par les chiens de guerre quand on sait qu’à la fin, seul l’enlèvement de Priam les intéresse ? Quant à dire que les scènes se suivent… je reste perplexe… J’avais la sensation, tout au long de ma lecture, de lire une histoire écrite de manière décousue, un emboîtement de scènes, pas sans lien mais qui laissent quand même l’impression d’être mises bout à bout. Je suis totalement déconcertée par ce tome 7. Je suis l’Ange depuis un bout de temps, et j’avoue que c’est une série que j’affectionnais tout particulièrement mais là, je reste comment dire… déçue. Et c’est un bien faible mot par rapport à mon ressenti.

Mais il n’y a pas que des points négatifs… Enfin, je me console en me le répétant. J’ai vraiment trouvé certaines scènes sympathiques comme les retrouvailles avec ce vieux Rathe et ses compagnons. J’ai toujours bien aimé l’ambiance retranscrite lorsqu’ils sont ensemble. Je perçois ce qu’aurait pu être l’Ange avant que le malheur ne l’entraîne dans les méandres de la souffrance. La rencontre avec les Nodus apporte une bouffée d’oxygène à ce récit qui est parfois étouffé par des descriptions trop lourdes et qui donnent au lecteur l’envie de passer certains passages…

Je suis vraiment navrée de devoir faire une chronique si peu enthousiaste, mais je me devais de mettre le doigts sur ce qui m’a marquée. J’espère de tout cœur que le personnage si charismatique de l’Ange redeviendra ce qu’il a toujours été : un homme dur et impitoyable tant dans sa vie de guerrier que dans sa vie sentimentale.

Editeur : Fleuve Noir –Parution : 11 Octobre 2012 – Broché : 453 pages – Prix : 21.00 euros

Ecrit par Pearl