La chronique sur le roman « Et Ellie fut heureuse » de Harriet Evans

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À vingt-deux ans, Eleanor Bee a trois buts dans la vie : déménager à Londres pour faire carrière dans l’édition, avoir les moyens de s’offrir un café et un croissant tous les matins, et ne jamais tomber amoureuse – après avoir tiré les conclusions du divorce de ses parents, elle ne croit plus au prince charmant.

Quand enfin elle arrive dans la capitale, rien ne se passe comme prévu. Elle accumule les gaffes, trouve que sa carrière ne décolle pas et, pire que tout : elle a un coup de foudre ! C’est alors qu’une échappatoire miraculeuse apparaît : Ellie est promue dans une maison d’édition new-yorkaise…

Dix ans après, Ellie vit toujours à New York et tout lui sourit, sa carrière, sa vie sentimentale… Mais a-t-elle vraiment échappé à ses démons londoniens ? Le passé a toujours une étrange manière de vous rattraper !

Il sort le 14 février aux Editions Presses de la cité, 484 pages, 22€.

MON AVIS :

Et Ellie vécut heureuse est un roman dans lequel je suis entrée lentement, mais qui au final m’a fait passer un bon moment de lecture, d’autant que mon intérêt est allé en grandissant au fur et à mesure que l’héroïne mûrissait.

Je n’ai pas lu les livres Bridget Jones, mais je suis une inconditionnelle des films, et j’ai parfois eu l’impression (surtout en début) que l’auteure avait voulu surfer sur la vague de la jeune femme complexée et maladroite au possible, qui cherche le prince charmant sans se l’avouer, et qui se tourne inconsciemment vers les vilains crapauds. Malheureusement, les touches d’humour étaient plutôt rares, et les situations cocasses ne faisaient pas autant mouche que celles vécues par l’impayable Bridget Jones.

En dehors de ces aspects négatifs, j’ai beaucoup apprécié que l’histoire se développe dans le milieu de l’édition, avec cet éternel combat entre ce que devrait être la littérature : divertissante ou instructive ? À noter que les titres contemporains cités de façon récurrente par Ellie ne nous parlent pas forcément, ce qui est vraiment dommage. Grâce à cet aspect professionnalisé du récit, on ne tombe pas dans la banale recherche de l’amour, et ma foi, c’était plutôt sympathique de connaître les potins de bureau quand on ne les vivait pas au travers de l’héroïne.

Ce qui est plutôt réussi dans ce roman, c’est le basculement du léger vers le sérieux, qu’on ne voit pas vraiment venir, notamment avec le sujet sensible de l’alcoolisme bien amené ici. Vers la moitié du livre, on en vient à plus apprécier Ellie qu’on suit tout de même sur une période de dix ans habilement découpée en fonction d’événements marquants. Elle mûrit et arrive à analyser sa famille et les problèmes qu’elle a un peu ignorés par lâcheté. On comprend enfin le pourquoi de son comportement, et cela lui confère une plus grande profondeur tout en facilitant l’identification.

Côté relations amoureuses et dépaysement, on est bien servis, car entre un Londres familier et cosy et un New York pimpant et revigorant, on peut dire qu’Ellie fait toutes sortes d’expériences. C’est une jeune femme qui se métamorphose progressivement sous nos yeux, qui s’affirme et développe ses goûts en matière d’hommes. Il y a un côté mauvais timing dans l’une de ses relations en particulier qui nous agace car dans la vraie vie, on pourrait s’y retrouver confronté, mais heureusement, les horloges des deux protagonistes finissent par s’accorder, et on a notre happy end.

Voici un pur livre chick lit qui commence de manière légère en se focalisant sur les débuts professionnels et amoureux très chaotiques de l’héroïne, pour finalement nous la rendre plus attachante en cours de route. L’univers de l’édition devrait ravir bon nombre de lecteurs qui apprécieront d’entendre parler boutique.

Ecrit par Julie