La chronique sur le roman « Rouge est l’océan » de Cat Hellisen

9782732454191

À Pelimburg, au bord de l’océan, le pouvoir est détenu par ceux qui maîtrisent la magie, les Lamias. Les autres, les Hobs, doivent se contenter des bas fonds.
Quand Ilven, sa meilleure amie, se jette du haut d’une falaise pour échapper à un mariage arrangé, Felicita, elle aussi promise à un homme qu’elle n’aime pas, renonce à ses privilèges et quitte sa prison dorée en faisant croire à sa mort. La voici seule dans la vieille ville, parmi les Hobs, obligée de cacher son identité.
Mais suffit-il de quitter sa famille, de rejeter les siens pour être une personne neuve ? Peut-on effacer en quelques jours les habitudes et les sentiments appris pendant l’enfance ?
Le vent de la révolte souffle sur la ville. Malédictions, manipulations, désir, sacrifices, trahisons… C’est au cœur de la tourmente que Félicia devra trouver sa voie. Elle qui n’est plus tout à fait Lammer, et ne sera jamais tout à fait Hob…

Il sort le 7 février 2013 aux Editions De La Martinière, 14,90€.

Mon avis:

Une déception !

La plume de Cat Hellisen  est agréable, fluide avec un style descriptif léger, ce qui nous permet de plonger aisément dans l’histoire.

L’atmosphère y est assez oppressante dans une ville de pluie et de brouillard. Quant au rythme, il est inégal, lent au départ avec peu d’actions et précipité vers la fin, ce qui nous donne quelques rebondissements.

L’intrigue est captivante et intéressante au début. J’étais fascinée de découvrir cet univers si unique et prometteur. Cette société avec ses dictats et ses superstitions. Malheureusement, cela tombe à plat par un manque flagrant d’accroissement. J’ai l’impression que l’auteure a voulu en faire trop, ça part dans tous les sens au détriment de la clarté et du développement du récit.

Le monde que Cat Hellisen a construit est riche, singulier et imaginatif. On nous offre un spectacle attrayant où se mêlent créatures mythiques (sorciers, vampires…), animaux fabuleux (licornes, sphinx…) et les différents systèmes sociaux. Toutefois, tout reste évasif, beaucoup d’informations nous font défaut. Et, pourtant, l’auteure nous entraîne dans un récit plein de trahisons, de vengeances, de malédictions et de sacrifices.

Parlons de l’histoire.

Félicita est une Combattante (manipule l’air). Elle fait partie de l’aristocratie des Lamias Superiors qui impose leurs pouvoirs grâce à la magie. Pourtant, elle va fuir sa caste, son frère cruel et ses devoirs, pour accéder à son désir de liberté. Mais toute liberté à un prix. Elle se cachera au milieu du petit peuple où elle devra s’adapter et se retrouvera en plein milieu d’une lutte entre les classes. Elle devra choisir son camp et faire ce qui lui semble juste, ce qui n’est pas toujours évident.

En ce qui concerne les protagonistes, ils sont sympathiques, mais souffrent d’un manque d’approfondissement. De ce fait, ils sont dans l’ensemble insaisissables et m’ont paru quelque peu fades. J’ai eu du mal à les trouver attachants.

Nous avons également un triangle amoureux, assez différent de ce que l’on rencontre d’habitude où rien n’est vraiment explicitement dit.

Pour conclure :

« Rouge est l’océan » est un roman sombre où de très nombreuses idées sont intéressantes, mais mal exploitées. Et pourtant, il appelait à une certaine fraîcheur dans la littérature Y A.

Je suis restée sur ma faim avec un arrière-goût d’inachevé. C’est vraiment dommage !

Il aurait tellement pu être fabuleux, il avait un gros potentiel…