La chronique du roman « Le prince d’été » de Alaya Dawn Johnson

9782221134856

Il y a quatre cents ans, le monde tel que nous le connaissons a connu une fin tragique. Désormais, sur la côte de ce que l’on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmares Três. La Reine ne cède le pouvoir à un homme qu’une fois tous les cinq ans, à un Prince d’été dont l’histoire enfiévrera la cité le temps d’une année.
Pour June Costa, la vie n’est qu’art. Ses oeuvres géniales – des peintures murales aux hologrammes, en passant par des tatouages lumineux – impressionnent, voire irritent ses professeurs tout autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux Trophée de la Reine pour jouir d’une célébrité instantanée et de tous les privilèges qui vont avec. Un rêve qu’elle n’avait jamais remis en question… jusqu’à ce qu’elle rencontre Enki.
Fraîchement élu Prince d’été, Enki est le garçon dont tout le monde parle à Palmares Três. Mais lorsque June le regarde, elle voit plus loin que ses fascinants yeux d’ambre et sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total, comme elle. Ensemble, June et Enki décident alors de créer un chef-d’oeuvre qui restera gravé à jamais dans les annales de Palmares Três, attisant la flamme rebelle qui se lève contre les restrictions anti-technologie qu’impose le gouvernement matriarcal. Mais June va bientôt tomber profondément et tragiquement amoureuse d’Enki…
Or, à l’instar de tous les Princes d’été qui l’ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.

Il est sorti le 28 mars 2013 aux Editions Robert Laffont, Collection R’, 17,90€, 448 pages.

Mon avis:

Le résumé et la couverture m’ont tout de suite attirée. Je m’attendais à un univers dystopique original, avec une belle histoire d’amour. Malheureusement, j’ai été déçue.

Il y a 400 ans, le monde a connu des évènements horribles : guerres, bombes nucléaires, maladies… tout cela a changé la planète. Dans le nouveau Brésil, la ville-pyramide de Palmares Três est dirigée par les femmes. Tous les cinq ans, un Prince d’été est élu pour une seule année, et est sacrifié à la fin de son « mandat ». Dans cette société, l’homme est considéré comme incapable de gouverner.

Enki, un jeune homme du verde, de l’échelle sociale la plus basse, issu des bas-fonds de la pyramide, est élu Roi. June voit en lui la clé de la rébellion, la clé de son art. Elle décide alors de s’allier à lui pour créer quelque chose de grandiose.

Au début du livre, j’étais un peu perdue. L’univers mis en place par l’auteure est plutôt compliqué, assez riche, et il faut un certain temps avant de commencer à l’assimiler un peu. Malheureusement, j’ai vite décroché et une fois la centaine de pages passée, je me suis vraiment ennuyée. Je m’attendais à une histoire d’amour passionnée et tragique, mais cela n’a pas été le cas. En outre, la rébellion de June grâce à son art ne m’a pas vraiment touchée (de plus, je n’ai pas vraiment trouvé que ses créations étaient de l’art mais bon…).

Le triangle amoureux entre Enki, June et Gil (le meilleur ami de June) m’a vraiment mise mal à l’aise. Il n’est pas vraiment question d’amour, mais plutôt de sexe, et ce côté « bisexuel débridé » ne m’a pas plu. Le langage cru n’était pas nécessaire : voir le mot « baiser » dans un roman young adult me dérange. Il en va de même pour une scène de masturbation qui apparaît comme un cheveu sur la soupe. Je n’ai pas saisi son intérêt dans un tel roman et je me suis dit « mais où va-t-on ? ».

Ce côté très sexuel est également véhiculé par le personnage d’Enki, qui n’hésite pas à se prostituer, et à coucher à droite et à gauche. Je n’ai pas compris comment Gil et June ont fait pour s’attacher à un tel jeune homme. Je n’ai pas accroché avec le personnage de June, que j’ai trouvée superficielle. En revanche j’ai bien aimé Gil, même si on le voit peu et qu’il se positionne le plus souvent en victime plutôt qu’acteur des évènements.

La matriarchie et le côté futuriste du roman ne sont pas assez exploités. Ils sont vaguement abordés, mais peu expliqués. C’est vraiment dommage car j’ai trouvé ces idées très intéressantes. De ce fait, on se perd un peu dans cet univers compliqué.

Les dystopies se déroulent en général dans un cadre Nord américain, et j’étais agréablement surprise par ce changement de décor, au profit de l’Amérique du Sud. C’était novateur et plutôt plaisant, même si, une fois encore, j’ai trouvé que l’auteure n’a pas exploité à fond ce côté là de son univers. 

Pour conclure, je suis déçue de ne pas avoir accroché à cette histoire et à ces personnages. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait. J’ai fini par m’ennuyer, même si la fin relève un peu le niveau. C’est dommage.

Ecrit par Noémie