La critique du roman « Hearts & Thrones 1 – Le jeu de l’assassin » d’Amy Raby

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Assassin surentraîné, œuvrant pour la libération de son peuple contre l’empire, Vitala Salonius est une femme aussi belle que dangereuse. Sa mission : séduire l’empereur et le tuer, provoquant ainsi une guerre de succession. Or la vivacité d’esprit du souverain, son charme et ses nombreux talents font naître un trouble inattendu chez Vitala. Un assassin n’a pas le droit de succomber à sa proie, mais la jeune femme ne peut s’empêcher de protéger cet homme attirant et sensible. À qui ira sa loyauté ?

Ce roman est sorti le 21 mai 2014 aux éditions Bragelonne, 20€.

MON AVIS :

Un livre annoncé comme une romance fantasy extraordinaire avec une alchimie du feu de Dieu entre les héros… Eh bien, j’ai dû passer à côté, car 1/ je n’ai pas trouvé les héros extraordinaires pris séparément et 2/ je n’ai eu aucun frisson du fait de cette relation trop facile, qui use et abuse plus que largement des clichés. Pas de bol suprême, l’auteure a choisi de miser sur ce couple au détriment de son univers…

Alors, certes, ce roman se lit assez vite. L’écriture est fluide et l’ensemble, lui, n’est pas bien complexe. En dehors de la belle couverture, c’est malheureusement le seul bon point que je suis en mesure de relever. L’univers et la magie, ainsi que cette inimité entre deux peuples dont l’un est réduit en esclavage par l’autre, sont tout ce qu’il y a de plus conventionnel. C’est du vu et du revu.

Concernant le personnage féminin, entraînée pour séduire et pour tuer, on s’attend à un assassin bien coriace à qui on ne la fait pas. Il n’en est rien. On a affaire à une héroïne de prime abord séduisante avec ses failles et sa détermination, mais celle-ci perd vite en saveur et en crédibilité quand elle tombe immédiatement amoureuse de l’Empereur.

Concernant le personnage masculin, c’est typiquement le genre d’homme créé pour les femmes par une femme. Il a un côté chétif que l’auteure aurait voulu attendrissant et un côté mâle qui s’assume sexuellement qu’elle aurait souhaité émoustillant pour les sens des lectrices. Je trouve tout cela très contradictoire et franchement bancal. Notons que, sans mauvais jeu de mots, l’auteure s’est un peu tiré une balle dans le pied en collant un handicap à son héros. En effet, il lui manque une jambe, et on pourrait s’attendre à ce qu’il complexe un peu dessus. Pas vraiment. Pour le coup, c’est un cliché que j’aurais apprécié de retrouver. Qui plus est, il y a une volonté maladroite de l’auteure de compenser à tout prix son handicap par sa magie qui détruit l’intérêt de cette faiblesse physique. Durant toute la lecture, j’ai eu le sentiment persistant que ce personnage était un héros « clé en main » pensé pour séduire qui, à défaut de sonner vraiment creux, était trop lisse…

Plus généralement, même si la romance se met vite en place, on a espoir qu’elle ait un peu plus de panache par la suite pour se faire pardonner ce démarrage au quart de tour. Après un petit cahotement logique quand les masques tombent, ça repart comme en 40 entre les deux héros et on atteint les sommets de l’exaspération avec le traumatisme sexuel de l’assassin dont le sexe est, tout de même, le fonds de commerce… Les réticences sexuelles m’ont fait l’effet d’un énorme cheveu sur la soupe. Il fallait éviter trop de vrai sexe de suite, alors, comme c’est pratique, on diffère avec un bon gros cliché. Quant à la solution à ce souci, hum, pas besoin d’avoir le Kamasutra sous la main, on y pense avant que le héros ait une illumination…

Autre détail idiot qui m’a chiffonnée : un chien bien gentil, mais surtout bien inutile, vient se greffer à l’histoire. On nous mystifie presque sa présence quand l’héroïne suspecte qu’il appartient à une race particulière éteinte à cause des méchants (=peuple de l’Empereur). À une ou deux reprises, l’interrogation revient sur le tapis, alors on attend la révélation de la-mort-qui-tue dans le genre : sous ses apparences de Golden Retriever, c’est un chien-dragon qui aurait le pouvoir de faire trembler tout le monde. Rien ne vient jusqu’à la fin où… (rendez-vous en bas d’avis pour le spoiler, si le suspense est intolérable)

Moralité, je suis déçue et fâchée que ce roman ait été « survendu ». On l’aurait annoncé comme ce qu’il est, une romance simple qui ne casse pas trois pattes à un canard, je n’aurais pas pesté contre le fait que le canard ne connaisse pas le même sort que le héros. Tout est des plus basiques et convenus dans ce texte, au point que je regrette (ce qui est rare, j’assume mes achats en temps normal!) d’avoir dépensé 20 euros pour une romance qu’il aurait été plus logique de trouver au format poche à un prix adéquat.

Au final, un 3/5 généreux.

*SPOILER* (surligner pour lire les lignes)

L’héroïne reçoit un petit mot d’un monsieur qui sait tout (de loin, sans voir l’animal) et qui lui dit que, en effet, cette chienne a l’air d’être la dernière femelle de sa race, qu’il faut donc qu’elle se reproduise -_-

Le tome 2, L’honneur de l’espion, sortira le 20 août 2014 aux éditions Bragelonne, 20€.