Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan pour s’installer dans le Missouri. Un jour, Amy disparaît et leur maison est saccagée. L’enquête policière prend vite une tournure inattendue : petits secrets entre époux et trahisons sans importance de la vie conjugale font de Nick le suspect idéal. Alors qu’il essaie lui aussi de retrouver Amy, il découvre qu’elle dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d’autres plus inquiétantes. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, Gillian Flynn nous offre une véritable symphonie paranoïaque, dont l’intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.

Il est sorti le 2 octobre 2013 aux Editions Le livre de poche, 8.60€.

Mon avis:

Nick Dune était écrivain et sa femme Amy rédigeait des tests de personnalité pour la presse féminine. Alors que le monde de l’édition perd de la vitesse le couple est licencié. Les Dune vont alors s’installer dans le Missouri afin de soutenir la mère de Nick, atteinte d’un cancer. Ce dernier ouvre un bar avec l’aide financière d’Amy, qui reste au foyer.
Bien que les affaires ne soient pas très florissantes, le couple semble tenir bon et s’apprête à fêter son cinquième anniversaire de mariage.

Ce matin là, alors que Nick est au bar, il est prévenu par un voisin que quelque chose d’anormal se passe chez lui. Une fois sur place, Amy est introuvable et le salon est retourné. Alarmé, Nick prévient les autorités, qui le suspectent rapidement d’avoir tué sa femme.

Nick a une sœur jumelle, Go. Sa mère est morte récemment et son père, sénile, est en maison de repos. Habitué a être pris en main par les femmes de sa vie, il ne sait jamais quoi faire. Un exemple : lorsqu’il découvre son salon dévasté, il appelle sa sœur en premier et prévient la police par la suite, ce qui va renforcer les soupçons de ces derniers.

Amy est une fille unique. Ses parents sont psychologues et en totale symbiose. Ils ont rédigé des romans pour enfants dont Amy est l’héroïne depuis sa plus tendre enfance. La jeune femme n’est pas habituée à ne pas obtenir ce qu’elle désir.

Le récit est assez original. Comme Amy a disparu, on découvre ses pensées par le biais de la lecture de morceaux de son journal intime. Ces passages sont en rapport avec l’évolution de l’enquête. En écho, l’auteur relate les réactions spontanées de Nick aux soupçons de la police. L’affaire étant médiatisée, Nick doit aussi affronter l’opinion publique. On assiste aux contradictions des deux protagonistes qui bien que vivant sous le même toit ne voient pas les actes et les paroles du quotidien de la même façon. L’auteur dresse ainsi une chronique assez grinçante de la vie à deux où le compromis fait loi mais n’est pas synonyme d’équité.

Gillian Flynn a un style très réaliste, on a vraiment l’impression d’être dans la tête des personnages. La lecture est rapide et aisée. L’alternance des narrateurs donnent un bon rythme à l’intrigue.
Ses descriptions des ressentis sont surprenantes de réalismes. On passe facilement d’une peau à l’autre. Son « héros » ne sait pas comment se comporter, ne sait pas comment réagir face aux accusations. Le journal d’Amy reflète les pensées d’une jeune épouse amoureuse qui doute toutefois de l’avenir, un journal écrit avec les mots d’une femme comme les autres. L’auteur sait nous faire aimer ses personnages, ils sont humains, attachants, attendrissants …

J’ai été séduite par le fait que les faits soit abordés par leur deux points de vue. D’habitude on assiste plutôt à un duo police/suspect alors qu’ici c’est une opposition mari/femme qui est faite, avec son évidente incompréhension de l’autre sexe de la part de chaque partie. Gillian Flynn épingle les manies des hommes et des femmes; cet espoir qu’a la femme de se faire comprendre à demi-mots alors que l’homme a besoin d’instructions claires. Et la manie qu’on les hommes de vouloir que l’on soit cool mais sexy …

Pendant toute la première moitié du récit on ignore ce qui est réellement advenu d’Amy. La lumière se fait lors de la deuxième partie et autant dire que la surprise est totale. On se rend alors compte que le lecteur a été savamment manipulé tout au long de sa lecture et qu’il ne s’est rendu compte de rien. Il faut dire, à sa décharge, qu’il est difficile d’imaginer qu’autant de malice puisse se glisser dans un être humain!

Lorsque la supercherie est dévoilée, on assiste a une foule de sentiments. On découvre également la force de l’amour : même si nos héros se détestent cordialement, ils se connaissent tellement bien et ont tant besoin l’un de l’autre qu’ils acceptent leurs manigances mutuelles.

Pour conclure :

un récit déstabilisant et captivant! L’auteur nous balade sans difficulté et c’est agréable d’être surprise.

écrit par Jess