En général, les gens préfèrent éviter de penser à la mort, mais Caitlin Doughty – une toute jeune diplômée d’histoire médiévale avec un goût certain du macabre – se retrouve parachutée dans un crématorium. À peine arrivée, la voici sommée de se dépatouiller avec son premier cadavre… Comment fermer des yeux dont les paupières ne cessent de se rouvrir ? Comment clore des bouches béantes ? Comment retirer un pacemaker ? Mettre des bas à un mort gonflé comme un bonhomme Michelin ou enfiler un string à grand-mère car tel est le souhait de la famille ? Comment plus tard sortir les cendres du crématorium sans que ses noodles en prennent un coup… Et le soir séduire un mec alors qu’elle sent le roussi ?
Il est sorti le 1 avril 2015 aux Editions Payot, 20€.
Mon avis:
Caitlin Doughty est entrepreneur en pompes funèbres. Elle nous raconte, à travers son témoignage, ses six premières années dans cette industrie.
On explore sa vocation, la mort est un sujet sombre et effrayant, mais elle le traite avec humour et compassion. Le tout est ponctué d’anecdotes.
On découvre pourquoi Caitlin Doughty est fascinée par la mort et ce qui a été le déclencheur. Son métier de croquemort a pu lui permettre de comprendre et d’accepter cette mort qui fait partie de la vie et soigner ses blessures passées.
De plus, l’auteur nous offre un excellent aperçu de l’histoire de la mort à travers les époques, mais également, les nombreux rituels, les différentes croyances, cultures et tribus. C’est fascinant.
Au fil des pages, on s’aperçoit bien que l’industrie mortuaire n’est qu’un commerce. D’une part, Caitlin Doughty nous pousse à la réflexion sur notre façon d’appréhender la mort et de l’admettre. D’autre part, elle nous montre l’impact sur la population vieillissante, à cause de notre obsession à tromper la mort et vivre éternellement. J’avoue qu’en voyant certaines personnes âgées comme elles sont traitées, ainsi que leur corps, je reconnais que ça fait froid dans le dos.
L’auteur véhicule par ses mots, l’idée d’avoir le droit de dire stop, de pouvoir choisir quand on veut quitter smorce monde, dans quelles conditions et y reposer comme on le souhaite. Et, franchement, j’adhère.
Pour conclure :
Caitlin Doughty lance un vaste débat sur le déni de la mort, qui est de plus en plus présent depuis de nombreuses années dans la culture occidentale.
C’est un roman qui traite d’un sujet tabou sans concessions et avec respect. L’auteur essaye de démythifier ce thème, pour pousser le lecteur à se sentir en paix avec l’inévitable et aller vers quelque chose de plus humain, digne et naturel.
Le tout est écrit avec une plume engageante et en distillant une attitude positive, qui en fait quelque chose de lumineux, et non, de déprimant.
Je le recommande.
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