La chronique du roman « Carnaval » de Ray Celestin

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Au cœur du Sud profond, La Nouvelle-Orléans, construite sur des marécages en dessous du niveau de la mer, a toujours été aux prises avec tornades, inondations et épidémies de toutes sortes. La nature du sol en fait une cité qui s’affaisse, où les morts ne peuvent être enterrés. Alligators, serpents, araignées hantent ses marais. Nombre de menaces ont toujours plané au-dessus de la ville. Et pourtant… Lorsqu’en 1919 un tueur en série s’attaque à ses habitants en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot, la panique gagne peu à peu. On évoque le vaudou. Les victimes étant siciliennes, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.

Il est sorti le 14 mai 2015 aux Editions Le Cherche Midi, 21€.

Mon avis:

Nous voici à la nouvelle Orléans en 1919. Alors qu’un ouragan se prépare, la ville est en proie à un tueur en série qui assassine ses victimes à la hache en laissant une carte de tarot sur les lieux du crime…

Nous allons suivre trois personnes qui vont tenter de démasquer le meurtrier, tous pour des raisons différentes.

Michael, lieutenant détective du département de La Nouvelle-Orléans. Ida Davis est secrétaire pour l’agence détective Pinkerton, mais espère un jour en devenir un. Elle essayera de faire ses preuves avec ce tueur. Et Luca d’Andrea, un ancien flic qui sort de prison et travaille pour la mafia.

Tous vont tenter de retrouver cet assassin dans cette ville violente et sans pitié, mais avec une énergie séduisante et opulente, remplie de criminels, d’immigrés qui se méfient tous des uns et des autres sur fond de note jazzy…

Le style de Ray Celestin est agréable, envoûtant et descriptif. Il nous entraîne facilement dans son histoire à l’atmosphère oppressante et mystique. Le rythme est correct et va crescendo au fur et à mesure que l’on avance dans le récit jusqu’à un dénouement explosif.

En ce qui concerne l’intrigue, elle est habilement menée et bien construite. Tout est crédible, c’est captivant. On suit Michael, Ida et Luca qui conduisent leur enquête chacun de leur côté, mais elles vont toutes converger au fur et à mesure que le tueur devient plus audacieux.

De plus, l’auteur a parfaitement su nous dépeindre le climat de La Nouvelle-Orléans à cette époque. Cela apporte réellement un plus à l’histoire.

Il nous décrit et nous transmet l’agitation d’une ville où tout le monde est un outsider, mélangé avec la ségrégation, les truands siciliens qui dirigent la pègre, les politiciens et les policiers corrompus ainsi que les Irlandais. Le tout saupoudré d’une touche de vodou et de superstition.

C’est une ville au bord de l’implosion où l’on ressent la méfiance accrue dans une ville déjà encline à la suspicion.

Pour ce qui est des protagonistes, Ray Celestin nous offre un casting riche et diversifié aux personnages bien dépeints. Au fil des pages, on découvre leur histoire, leur vie en cette période. Quant aux personnages secondaires, ils sont très plaisants avec une mention spéciale pour Lewis Armstrong (qui n’est pas sans nous rappeler le grand Louis Armstrong), un jeune noir de 19 ans très doué pour la musique qui va aider Ida.

Pour conclure :

« Carnaval » est un excellent thriller historique. C’est un roman rempli de mystère, de suspense et de conspiration.
C’est sombre, fascinant et addictif !
À découvrir !

À noter que ce récit est fondée sur des faits réels entre 1918 et 1919. Le tueur à la hache (The Axeman’s Jazz) de La Nouvelle-Orléans a tué six personnes et n’a jamais été attrapé.

Un tome 2 serait en route avec un certain Alphonse Capone. ?

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