Voici l’histoire des Temps rêvés et des Temps créés par le Premier Être ainsi que des 37 000 années qui s’ensuivirent. Un voyageur venu d’Orient navigua jusqu’à l’Île Solitaire où les Elfes lui narrèrent ces contes. Comment s’éveillèrent les Nains, les Elfes, puis les Hommes ; comment furent allumés les Lampes, les deux Arbres, les trois Silmarils et finalement le Soleil et la Lune ; comment le traître cosmique, Melke – dit Melkor, dit Morgoth –, se rebella, et les liens qui l’enchaînèrent… Toutes ces histoires, et bien d’autres, ont été couchées sur le manuscrit.
Ouvrez-le avec précaution ; soufflez toute la poussière amassée ; mettez votre jeune doigt sur ces vieilles lettres et lisez.
Voici des récits parmi les plus anciens des Jours Anciens. Tolkien venait de participer à la bataille de la Somme, il était ébranlé, malade, quand il composa La Chute de Gondolin, où Morgoth, le Sombre Seigneur, trouve le chemin du royaume caché et se présente, avec toute son armée, devant la cité forte ; seuls quelques Elfes en réchappent dont Earendel, petit-fils du roi. Le royaume caché, c’est l’Angleterre, et l’invasion de Morgoth exprime l’angoisse de l’auteur devant les hordes acérées des Teutons. Cependant, le ton est tout de grandeur héroïque, de même que le Conte de Beren et de Tinuvil respire l’élégie et même l’érotisme.
Ils sont sortis le 9 juillet 2015 aux Editions Pocket.
Mon avis:
Dans ces contes, l’avant-propos est signé de Christopher Tolkien, le fils de J.R.R. Tolkien. Ces contes ont été écrits il y a plus de soixante ans. Ce sont les premiers écrits structurés de l’auteur. Son fils les a repris et mis en page pour le plaisir des fans.
Le premier livre des contes perdus regroupe dix contes et le second livre en compte six. Ils ne peuvent pas se lire indépendamment les uns des autres, puisqu’ils se suivent chronologiquement.
Eriol, un voyageur, se retrouve sur l’île Solitaire. C’est tellement beau qu’il s’y attarde. Dans une chaumière étrange il fait la connaissance de Vaire et Lindo. Dans cette chaumière du Jeu Perdu, les contes, chansons et la musique elfique sont précieusement conservés et répétés. C’est comme cela que débute les « aventures » d’Eriol, à qui l’on conte l’histoire de la Terre du Milieu depuis sa création. JRR Tolkien nous invente toute une mythologie que l’on pourrait très bien assimiler à notre monde, ou comparer aux évènements relatés par certaines religions.
J’ai bien aimé ces deux livres, même si je dois avouer que j’ai dû me concentrer pour les lire. En effet, l’écriture est assez dense, très riche, voire assez lourde à digérer. Je reconnais là tout à fait le style de Tolkien (j’avais commencé à lire Le seigneur des anneaux il y a quelques années, et j’avais abandonné à cause de ce style trop descriptif). Il est donc indéniable que le récit est assez chargé.
Je n’ai pas ressenti un vrai engouement à la lecture de ces « Livres des contes perdus », car je pense qu’il m’a manqué quelque chose. Les contes se suivent chronologiquement, mais l’on n’a pas vraiment de personnages auxquels s’attacher. En fait, ces contes sont surtout explicatifs, on ne vit pas vraiment d’aventures. On a l’impression de lire un documentaire. Au final, je pense que c’est surtout ça qui m’a déroutée et gênée pour apprécier pleinement ces textes.
Les contes sont entrecoupés de notes, de commentaires analytiques de la part de Christopher Tolkien, de croquis et de poèmes/chants écrits par JRR Tolkien. Si les croquis, chants et poèmes sont intéressants, j’avoue avoir complètement zappé les commentaires analytiques. Je pense que je ne suis pas suffisamment fan de l’univers de l’auteur pour comprendre tous les changements, toutes les nuances. Et puis, honnêtement, c’est écrit bien trop petit !
En somme, je pense que ces deux livres sont surtout à mettre entre les mains des fans, mais pas seulement. Si vous êtes amateur de Fantasy, et que vous n’avez pas peur des longues phrases et des descriptions à foison, ce duo de livres est peut-être fait pour vous !
Ecrit par Noémie