La chronique du roman « Cet été-là » de Sarah Ockler

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D’après Frankie, la meilleure amie d’Anna, rien ne vaut les plages de Californie pour rencontrer des garçons. Et si elles en rencontrent au moins un par jour, il y a toutes les chances pour qu’Anna vive (enfin !) une première histoire d’amour.
Mais Anna, elle, n’a aucune envie de passer l’été à flirter en bikini… Parce qu’en réalité, elle a DÉJÀ vécu une première (et secrète) histoire d’amour : avec le grand frère de Frankie, un an plus tôt… juste avant qu’il ne meure brutalement, laissant sa famille et Anna anéantis.

Il est sorti le 19 mai 2016 aux Editions Nathan.

Mon avis:

Un grand merci aux éditions Nathan pour l’envoi de ce roman. Sarah Ockler est une auteur dont j’avais beaucoup entendu parler. J’ai son premier roman, # scandale, en version numérique mais je ne l’ai toujours pas lu. Ce roman sentait bon l’été et il est venu éclairer un peu le temps gris. J’avoue qu’à la réception, il ne me faisait pas excessivement envie. La quatrième de couverture laissait présager un roman peut-être trop adolescent mais la chronique d’Aveline m’a finalement donné envie de me plonger dans ce livre et je ne le regrette absolument pas. 

Si le résumé laissait penser à un livre qui est tout de même relativement léger, j’ai été étonnée de constater qu’à la lecture, ce ne fut pas le cas. C’est un roman qui s’est révélé être faussement léger. En effet, il n’est pas seulement question de vacances à la plage, de garçons. Au fond, c’est aussi ce qui m’a fait apprécié ce roman. On peut aborder ces sujets mais de manière sérieuse et c’est l’impression que Sarah Ockler m’a laissé. La première relation sexuelle, l’amitié, la famille, le deuil sont évoqués avec beaucoup de maturité et de justesse, sans pour autant être moralisateur, ce qui est un point positif. Je pense que ce roman peut ainsi parler à un large public. Même en tant que jeune femme de vingt-cinq ans, j’y ai largement trouvé mon compte. Elle évoque également ce moment où on commence à ne plus être totalement un(e) adolescent(e) mais pas encore tout à fait un(e) adulte. 

J’ai trouvé également le roman extrêmement bien écrit. Les émotions sont justes, jamais pathétiques, jamais trop extrêmes non plus alors que nous sommes en présence de deux adolescentes en fleur qui pensent tout de même aux garçons. J’ai vraiment trouvé que le dosage des émotions étaient bons, tout au long du livre. Le seul reproche que j’aurai à formuler est que j’aurai aimé une réaction de la part des parents de Frankie par rapport à ce que leur fille est devenue mais elle n’était pas non plus le personnage principal.

En parlant des personnages, Anna et Frankie sont deux jeunes filles qui m’ont énormément plu. Elles ont une certaine maturité. À aucun moment je n’ai eu l’impression que j’avais affaire à des gamines. Je me suis facilement et rapidement attachée à elle. J’avais très envie que chacune d’entre elles trouve le bonheur, peu importe ce qu’elles cherchaient : l’amour, la réaction des parents de Frankie, faire le deuil, tourner la page… J’ai apprécié le fait qu’elles ont évolué durant les trois semaines qu’ont duré leurs vacances en Californie. Leur relation m’est apparu comme vraie et surtout plausible. C’est aussi incontestable que le roman ne contient aucun événement rocambolesque. Elles font le mur comme toutes adolescentes à un moment de leur vie, elles mentent aussi à leurs parents… Ce sont des jeunes filles comme nous pouvons en trouver et c’est aussi la raison pour laquelle ce roman m’a beaucoup plu et parlé. Je pense qu’il peut parler à d’autres aussi. Ce sont des personnages attachants mais aussi universels. Elles s’appellent Anna et Frankie comme elles peuvent s’appeler Marie ou je ne sais quoi.

Pour un roman qui ne me faisait pas excessivement envie, j’ai pourtant lu ce roman en trois heures. Les pages défilaient à une allure folle, sans véritablement m’en rendre compte. C’est un très bon livre qui s’est révélé étonnant d’un début à l’autre. Il ne faut pas le juger à sa couverture ou à son résumé. Il n’est pas aussi léger qu’il peut le laisser penser. En tout cas, il sent bon l’été alors que dehors le temps reste celui d’un automne bien entamé. J’ai bien fait de lui donner sa chance. 

Ecrit par Marion