La chronique du roman « Aeternia: Tome 1 : La Marche du Prophète » de Gabriel Katz

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Leth Marek se retire invaincu des arènes de Morgoth après des années de combats, de triomphes et de gloire. Le gladiateur a décidé d’emmener ses fils à Kyrenia – cité du savoir et de la culture – pour leur offrir l’éducation à laquelle il n’a pas eu droit. Mais sa route croise celle d’un culte itinérant et de son Prophète.
Les nomades prêchent leur religion au détriment de la Grande Déesse adorée par les Kyréniens. Leur foi est profonde, leur progression, inexorable. Dans la cité mère, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater. Les fanatismes et les ambitions vont s’aiguiser. Et la hache de Leth va de nouveau tremper dans le sang…

Il est sorti le 8 septembre 2016 aux Editions Pocket.

Mon avis:

Gabriel Katz est un auteur qui ne m’est pas totalement inconnu puisque j’avais déjà pu lire un de ses romans lors de l’opération Coup de cœur pour auteurs peu médiatisés (qui n’existe désormais plus). Je suis entrée dans son univers avec le premier tome de sa série Le puits des mémoires qui fut un immense coup de cœur. C’est donc les yeux fermé que j’ai commencé sa nouvelle série.

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 Aeternia est un roman qui place la religion au centre de l’intrigue.  Deux religions s’affrontent : le tout nouveau culte d’Ochin et celui, déjà bien établi, de la Déesse. En ce sens, l’auteur s’ancre, prend son inspiration dans l’histoire de l’Humanité mais également dans l’actualité. Ce qui est intéressant avec les univers de Gabriel Katz, c’est qu’ils sont loin d’être aussi gentillets que l’on peut croire. C’est plus particulièrement le cas dans ce premier tome. En effet, l’ambiance est sombre, pleine de violence. Il est énormément question de vengeance, de complots pour enfin avoir le plus haut poste dans le Temple, de meurtres… Il n’y a pas de magie mais nous pouvons sentir qu’il y a un certain mysticisme qui se dégage. Peut-être que cela viendra par la suite ? En tout cas, cette atmosphère est très bien décrite et c’est un véritable régal à lire.

 Concernant l’histoire en elle-même, il n’y a rien à redire. C’est prenant, rempli de suspense. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde pendant ma lecture. L’auteur sait clairement comment tenir son lecteur en haleine du début à la fin. Le fait de partager le déroulement de l’intrigue entre Leth Marek, le champion d’arènes qui protège le culte d’Ochin et le prêtre Varian qui nous offre une plongée dans les entrailles du grand Temple de la Déesse de la capitale est intéressant et nous permet d’avoir le point de vue des deux ennemis, savoir ce qu’il se passe en parallèle. Cela donne du rythme à l’histoire, tout en évitant d’ennuyer le lecteur.

 L’auteur a également réussi un tour de force avec la fin et dans les toutes dernières pages. Il y a un sacré retournement de situations qui m’a laissé sans voix. En effet, je croyais parfaitement savoir comment La marche du Prophète allait se terminer. Ça aurait été plutôt logique mais Gabriel Katz a décidé de jouer avec son lecteur en proposant un cliffhanger « de malade ». En faisant cela, il donne juste envie de se précipiter sur la suite dès sa sortie car un grand nombre de questions se posent. Cela donne également au roman l’impression que tout est maîtrisé du début à la fin.

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 Enfin, La marche du Prophète nous présente un certain nombre de personnages, facilement identifiable et différents les uns des autres. Le lecteur apprend à les connaître au fur et à mesure, à s’attacher à eux. Leth Marek, malgré son caractère bourru, sa soif de vengeance a quelque chose d’attendrissant. On comprend facilement l’opportunisme de Varian, qui est un personnage si facile à cerner. Beaucoup cachent étonnamment bien leur jeu. Certains le révèlent dès le début, d’autres à la toute fin pour nous livrer un final plutôt explosif.

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 Ce premier tome fut à la hauteur de mes espérances. C’est prenant, très bien écrit. J’ai essayé de deviner de quelle époque historique l’auteur a bien pu s’inspirer par moment. Par certains aspects, il me semblait y voir une inspiration de l’Antiquité et, par d’autres, l’ambiance semble plus médiévale. C’est un mélange plutôt réussi et un coup de cœur énorme.