La chronique du roman « Golem, le tueur de Londres » de Peter Ackroyd

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Londres, 1880. Huit ans avant que Jack l’E ventreur sé visse à Whitechapel, la peur avait un autre nom…
Alors que les corps de deux prostituées ont été dé couverts dans le quartier voisin de Limehouse, la rumeur se ré pand qu’un Golem, figure mythique de la tradition hébraïque, erre dans les rues de la ville en quê te de nouvelles victimes.
Ce qui n’empêche pas une troupe de thé a tre de continuer à se produire dans les cabarets. Parmi les comé diens, Elizabeth et Dan Leno, adepte du travestissement.
Lors d’un spectacle, John Cree, bourgeois é rudit et é crivain insatisfait, tombe sous le charme d’Elizabeth, qu’il épouse. Quelque temps plus tard, on retrouve le corps sans vie de John. Son journal intime révè le qu’il serait le mystérieux Golem. Mais sa femme semble, elle aussi, dissimuler bien des secrets…

Ce roman a été adapté à l’écran par le ré alisateur Juan Carlos Medina, avec Olivia Cooke et Bill Nighy. Un film qui a reç u le Prix du jury du festival du film policier de Beaune en mars 2017.

Il est sorti le 3 janvier 2018 aux Editions Archipoche.

Mon avis:

Voici un roman noir victorien, un brin macabre, se déroulant après les meurtres perpétrés par Ratcliff Highway et huit ans avant que Jack l’Éventreur ne sévisse.

L’histoire commence par la pendaison d’Elizabeth Cree en avril 1881 à la prison de Camberwell. Elle a été reconnue coupable du meurtre de son mari, John Cree.

À partir de là, nous remontons le temps pour connaître la vie d’Elizabeth, de son enfance aux planches du music-hall à sa rencontre avec son époux. En même temps, nous suivons un tueur en série surnommé le Golem qui met en émoi les habitants de l’East End par ses meurtres sauvages. On va suivre ses pulsions et ses secrets.

Peter Ackroyd nous transporte avec aisance par sa plume très détaillée, dans les rues atmosphériques de Londres avec sa puanteur, son smog, ses bordels et ses théâtres. Il a saisi les aspects les plus sinistres et les a rendus crédibles. J’ai aimé le contraste entre l’obscurité, la pauvreté et les lumières des music-halls et la science. C’est fascinant de voir cette époque à travers différents points de vue et perspectives, car nous croisons de nombreux personnages (Karl Marx, Dan Leno, George Grissing en plus d’Elizabeth et John). Cela apporte une vraie richesse au récit et l’auteur a fait un travail formidable pour qu’ils soient tous plus ou moins liés.

Le récit s’écoule sans effort, mais n’allez pas vous attendre à un roman policier pur et dur en suivant une enquête, car cette dernière passe en dernier plan. Peter Ackroyd nous plonge plus dans une analyse de la société avec un côté philosophique ainsi que théologique et scientifique. J’avoue que pour certains passages, j’ai un peu décroché et j’ai trouvé ça un peu long. Néanmoins, cela n’en demeure pas moins un bon récit, riche, dense et bien construit, même si l’on se doute de la grande révélation.

Pour conclure :

« Golem, le tueur de Londres » est un roman noir alliant légende et histoire. Peter Ackroyd a fait un travail remarquable en recréant un Londres victorien avec sa culture, la vie de l’époque et l’effervescence littéraire et philosophique, en y incorporant habilement des figures emblématiques de cette période.