Alors que le domaine de Rêverie s’est effondré, Sédentaires et Sauvages tentent de cohabiter dans leur refuge. Mais les ressources s’épuisent et leur départ pour Calme Bleu est nécessaire. Pour cela, Perry et Aria doivent délivrer Cinder, un mystérieux garçon qui peut contrôler l’Éther.
Il est sorti le 11 septembre 2014 aux Editions Nathan, 16,90€.
MON AVIS :
Même si Always Blue n’est pas le meilleur tome de la série à cause du dénouement prévisible et de la précipitation de certains événements, malgré tout, il conclut bien cette trilogie réaliste dans les rapports humains jusqu’au bout. On retiendra la qualité de la plume de l’auteure qui intensifie les perceptions sensorielles, faisant souvent chanter le texte, un univers dystopique joliment mis en place, ainsi qu’une histoire d’amour agréable comme tout. Enfin, comme j’en ai eu l’impression tout du long, le mélange fantasy/SF n’est pas sans nous rappeler la superbe saga, Ténébreuse, de Marion Zimmer Bradley. Comme Veronica Rossi, l’auteure permet aux lecteurs de garder un pied en fantasy et un autre en SF grâce à des conditions climatiques meurtrières qui rendent la vie humaine extrêmement rude et forcent les survivants à s’adapter et à évoluer en développant des dons.
Pour ce qui est de l’histoire à l’ouverture de ce dernier opus, on retrouve Aria blessée, de retour chez les Sauvages, la tribu des Littorans dirigée par son amant, Perry. Les Sédentaires dans leurs rangs sont ostracisés et ne portent toujours pas les Sauvages dans leur cœur. C’est dans ce contexte plein de tensions que de graves décisions doivent être prises. Pour survivre sous un ciel d’Éther plus déchaîné que jamais, le groupe va devoir atteindre le fameux Calme Bleu. Pour cela, ils montent une opération visant à dérober des vaisseaux à l’ennemi, les Sédentaires sortis de Rêverie qui se sont alliés à une autre tribu de Sauvages, les Cornans. Leurs deux dirigeants, Hess et Sable, ne vont évidemment pas leur faciliter la tâche. Beaucoup de rancœur, de souffrance, de pertes et de lourds choix, plus particulièrement pour Perry qui est de la trempe des hommes forts et dévoués. A contrario, j’ai trouvé le personnage de Sable encore plus détestable que dans le tome précédent, c’est vraiment le sale type par excellence. Un parfait méchant, donc.
À noter que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, alors que ça n’avait pas du tout été le cas pour le tome 2. En général, j’ai trouvé que l’intrigue était bien menée, qu’elle partait dans une direction logique et justifiée. Il y a de l’action intelligemment décrite, des affrontements psychologiques qui nous heurtent ce qu’il faut. Néanmoins, j’ai regretté que l’histoire d’amour ne soit composée que de moments intenses, certes, mais volés et qu’il y ait une ellipse assez brusque sur la fin, juste avant le dénouement, de sorte que l’effet de suspense se volatilise trop vite. Dommage.
Côté protagonistes, rien à redire concernant Aria et Perry ; j’aime toujours autant leurs personnalités respectives et leur couple en général qui me fait soupirer de bien-être. J’ai eu plus de mal avec Roar qui m’avait, précédemment, beaucoup intriguée et touchée par rapport à son histoire avec Liv, la sœur de Perry. En dépit de son utilité stratégique et amicale, ici, il m’a fait l’effet de troisième roue du carrosse, sa relation avec Aria étant un peu ambiguë par moments, alors qu’on sent que ce n’est pas la tonalité que l’auteure a voulu lui donner. Les autres protagonistes sont assez nombreux, ils ne nous marquent pas tous à cause de ça. Sorenn évolue bien comme on s’y attend et le sort de Cinder nous émeut.
Une série jeunesse de qualité qui me semble encore, avec le recul de la fin, plus YA, car le désir, la violence et la cruauté, ainsi que le style soigné et plein de saveur, lui confèrent une sorte d’aura de crédibilité et de gravité bien au-dessus de ce que l’on attend communément de textes jeunesse.
Ma critique du tome 1, Never Sky, ici
Ma critique du tome 2, Ever Dark, ici.
Ecrit par Julie