Calder White vit dans les eaux sombres du lac supérieur. Il est le seul mâle d’une fraterie de sirènes. Pour survivre, les sirènes n’ont d’autre choix que de se nourrir d’énergie vitale humaine donc de tuer. Mais Calder est convaincu qu’une autre manière de survivre est possible. Il veut arrêter de tuer et se « sevrer ». Il va faire la rencontre de Lily,une humaine et il va devoir faire un choix cornélien entre cet amour naissant et le clan de sa famille de sirènes…
Il est sorti le 3 avril 2013 aux Editions Milan, Collection Macadam, 352 pages, 15,20€.
Mon avis:
Le style de Anne G. Brown est envoûtant, beau accompagné de descriptions détaillées, qui nous entraîne dans les paysages magnifiques du Lac Supérieur.
L’ambiance est sombre et douce à la fois, associée à une certaine tension et terreur qui va crescendo. De plus, le rythme est dynamique bien que peu d’actions. L’auteure sait nous tenir captivés par le suspense et les révélations qui augmentent au fur et à mesure de notre lecture.
Pour ce qui est de l’univers que Anne G. Brown a construit, il est original et fascinant. On revient aux sirènes des traditions homériques, ses divinités de la mer enchanteresse qui tuent les hommes, le tout est allié à un soupçon de folklore de la tribu des Passamaquoddy. Ces dernières redoutables séductrices attirent les humains pour se nourrir du moindre petit gramme d’émotions positives qui leur offre un répit à leur mélancolie naturelle.
Elles ont un esprit de meute et doivent suivre les ordres du meneur. Elles ne peuvent pas également rester trop longtemps hors de l’eau et des siens.
Quant à l’intrigue, elle est simple, efficace et bien conduite. Elle mélange vendetta, manipulation, secret et amour.
Parlons du récit.
Calder ,18 ans, est un triton. Bien qu’il fuit sa famille et déteste sa nature, il se voit dans l’obligation de revenir aux sources afin d’aider ses sœurs à accomplir leur plan diabolique qui vengera leur mère et l’affranchira de son appartenance à ces dernières. Pour gagner sa liberté, il doit séduire la fille des Hancock pour prendre la vie du père et ainsi la dette sera payée.
Mais cette mission se révèle plus ardue que prévu. Il nage en eaux troubles avec Lily, car c’est une véritable énigme et elle le déstabilise. Notre triton va se retrouver dans une situation délicate où il devra faire un choix ultime, les liens du sang ou l’amour ?
En ce qui concerne les protagonistes, ils sont intéressants et plaisants bien que peu développés pour certains, notamment les sœurs et la famille Hancock qui reste mystérieuse. J’espère que ce sera un peu plus approfondi dans l’opus suivant.
Quant à Calder, il est complexe. Il a des rapports houleux avec ses sœurs qui sont méchantes et arrogantes. C’est un jeune homme qui se bat constamment contre lui et son côté cruel. Tout au long du récit, on le voit pris dans une grande tourmente émotionnelle. Plus on le découvre, plus on s’aperçoit qu’il est différent de sa fratrie et qu’il a gardé une part d’humanité.
Pour ce qui est de Lily, elle l’attire tout de suite par son esprit libre et ouvert et par son intelligence et sa débrouillardise. Calder n’a jamais rencontré quelqu’un comme elle, elle est atypique.
Anne G. Brown construit convenablement leur relation, elle prend son temps pour la faire évoluer, ce qui apporte une certaine crédibilité.
Pour conclure :
« Le baiser des sirènes » est une très belle romance douce-amère qui est pleine de danger, de mystère et de passion. C’est une lecture rapide et facile. Alors, laissez-vous emporter par les flots en compagnie de notre sombre et attachant triton.