Placez côte à côte sur un banc, dans un cimetière, un vieux garçon séduisant et une jeune veuve terne. Elle est bibliothécaire et ne pense que culture, il est agriculteur et n’imagine pas qu’on puisse lire « de son plein gré ». Avec ces ingrédients, Katarina Mazetti a conquis les lecteurs suédois qui se sont arraché « Le Mec de la tombe d’à côté ». Il est vrai qu’un coup de foudre parmi les tombes, à l’heure où l’horloge biologique de Madame sonne l’alarme, ne manque pas de ressorts comiques. Mais ce roman d’un amour hors norme fait aussi la démonstration qu’on ne s’affranchit pas sans douleurs de sa classe sociale : lorsqu’il s’agit de choisir entre opéra et traite des vaches, la passion est requise. Et c’est un minimum.
Il est sorti en mars 2009 aux Editions Actes sud, 253 pages, 7,50€
Mon avis:
Le mec de la tombe d’à côté est un roman intimiste qui raconte la rencontre de deux êtres profondément seuls que tout sépare : milieu, culture, valeurs… et qui vont pourtant se reconnaître dans un sourire.
Il y a certains livres, particulièrement dans les histoires d’amour, où l’on sait au bout de quelques minutes comment cela va se terminer. Ce n’est pas le cas, ici. Au contraire, tout le long du livre on s’interroge, en même temps que le « Forestier » et la « beige ». Où va-t-on ? Vont-ils finir par se comprendre ? L’amour peut-il surmonter tous les obstacles ?
L’histoire est racontée tour à tour par Désirée et Benny et c’est très intéressant de découvrir les mêmes évènements interprétés par 2 points de vue différents. Cela met en exergue à la fois les différences hommes/femmes (les hommes viennent de mars et les femmes de vénus ^^), l’évolution des rapports amoureux et le choc des cultures.
Les personnages peuvent paraître un peu pathétiques, surtout au début, mais tellement attachants. Les passages de Benny sont plus chaleureux.
L’histoire tourne principalement autour de Benny et Désirée, même s’il est à noter la présence de quelques personnages secondaires assez savoureux, tel que la collègue bibliothécaire qui tient des archives sur toutes les personnes qu’elle connait plutôt que de vivre sa vie.
Ça se lit très facilement (et rapidement, je l’avais fini en quelques heures). Le ton est léger, triste et tendre à la fois, parsemé d’une certaine ironie. Il y a très peu de dialogues et le langage est familier.
J’ai beaucoup aimé la fin. Je l’ai trouvée inattendue et émouvante.
Il y a une suite mais on pourrait s’en passer, même si l’on resterait alors quelque peu dans l’expectative.
écrit par Zina