La chronique de « Devil’s Kiss » de Sarwat Chadda

9782266187275

Un ange déchu. Une héroïne sans reproche. Un baiser démoniaque. A quinze ans, Billie est loin d’être une adolescente comme les autres, et encore moins une bonne élève. Elle s’endort en classe, sèche les cours, oublie ses devoirs. Elle a des airs de garçon manqué, avec ses cernes, ses bleus, ses cicatrices. Des amis, elle n’en a quasiment pas. Billie est chevalier de l’ordre des Templiers. Sa mission : tuer les démons et les anges déchus. Alors, quand elle rencontre le charmant Mike, son désir de liberté se réveille… Mais elle devra faire un sacrifice qu’aucun autre Templier n’a accompli avant elle….

 

Il est sorti le 3 novembre 2011 aux Editions Pocket Jeunesse, 304 pages, 16,90€

 

Mon avis:

« Devil’s Kiss » est impitoyable et obscur !


Le style de Sarwat Chadda est très plaisant, fluide et à la portée de tous. L’atmosphère du roman est tendue entre luttes personnelles et celle contre le mal qui jalonne les pages. L’intrigue est bien construite et habilement menée avec un univers captivant et recherché. Tous les ingrédients sont là pour faire un bon livre : magie, loyauté, croyance, sacrifice et amour. De plus, l’auteur a su écrire une histoire fascinante avec un concept original en inventant son propre folklore en s’inspirant de l’Ordre des Templiers, du temple de Salomon et du livre d’Enoch. Tout cela rend son monde convaincant et inexorablement funeste. Le rythme du récit est soutenu et l’on aime suivre les héros dans leurs aventures. Cependant, les révélations se font trop rapidement, on aurait préféré plus de suspense.

En ce qui concerne les personnages, ils sont sympathiques. Dans ce premier opus, Sarwat Chadda se concentre surtout sur la relation conflictuelle père-fille, entre Billie et Arthur. D’ailleurs, celle-ci est traitée avec justesse, ce qui la rend convaincante.

Billie est une guerrière d’une organisation légendaire. C’est une héroïne forte dans ses souffrances, qui essaye de faire les bons choix en accord avec elle-même. Elle combat les impies qui peuplent la terre en secret : loups-garous, goules, anges déchus, et même le diable. Toutefois, Billie rêve d’une vie normale, et non de celle que son père lui a choisie.

Quant à Arthur, c’est un homme froid et fort avec un sens du devoir implacable. En outre, par moments, on ne comprend pas vraiment cette ferveur qu’il porte aux Templiers. Dans certains passages, on a l’impression qu’il subit son destin plus qu’autre chose.

Les autres protagonistes, qui ont portant tous un rôle important, ne sont malheureusement pas bien définis et quasi inexistants, ce qui est bien dommage. Mike, cet être énigmatique et ténébreux est décevant, dans la mesure où il se révèle trop vite et qu’il y a très peu d’interaction entre Billie et lui. On aurait aimé plus de détails ce qui aurait enrichi le texte et répondu à certaines questions.


Pour conclure :

« Devil’s Kiss » est inquiétant et violent doté d’une mythologie assez complexe avec des scènes de combats passionnantes. De très bonnes idées sont présentes, mais pas pleinement explorées, on a l’impression de rester en surface. On aurait apprécié plus de profondeur, d’interventions humaines et émotionnelles. En l’occurrence, la fin rattrape ce petit défaut. À voir ce que donnera la suite.