Danse macabre…
Gennie a enfin réalisé son rêve : quitter Londres et un métier stressant pour emménager sur une péniche dons le Kent. Pourtant, rien ne se passe comme prévu. La nuit même de sa pendaison de crémaillère, un corps remonte à la surface près de son bateau. Gennie reconnaît aussitôt Caddy, une ancienne collègue du club de pole dance où elle travaillait chaque soir pour arrondir ses fins de mois. Un job de nuit dont Gennie n’a jamais parlé à personne. Les jours passent, les incidents s’accumulent et la tension monte : elle retrouve un chat mort devant sa porte, et, un soir, deux types l’agressent. Terrorisée, Gennie ne soit vers qui se tourner…
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Il est sorti le 7 juin 2012 aux Éditions La Presse de La Cité, 377 pages, 20€
Mon avis :
Une auteure à suivre !
Après Comme ton ombre que j’avais adoré, je ne pouvais pas passer à côté d’un autre roman signé Elizabeth Haynes ! Ce deuxième livre confirme ce que je savais déjà à propos de cette auteure : elle a une plume très psychologique, d’une honnêteté des plus appréciable. Je compte la suivre de près, son nom commençant à être une sacrée garantie de passer un bon moment.
Cette fois-ci, Elizabeth a choisi d’exploiter l’univers du pole dance, nous dévoilant les secrets des danseuses qui exercent ce métier. Chorégraphies à ne reproduire sous aucun prétexte si vous êtes aussi souples que moi, techniques de séduction et d’approche d’une clientèle masculine, prête à lâcher de gros pourboires. Mais aussi l’espèce de climat étrange qu’il y règne, à la fois addictif et oppressant. Cette découverte se fait au travers des yeux de Gennie, un personnage très agréable parce que c’est une fille simple qui veut tout simplement réaliser son rêve, et qui se donne les moyens d’y parvenir.
En résumé, Gennie rêve de changer de vie, d’acheter une péniche et de quitter son boulot de commercial qu’elle ne supporte plus. Pour cela, après s’être découvert un talent pour le pole dance, elle décide d’entrer dans ce milieu particulier en intégrant le Barclay, un club haut de gamme. Menant une double vie sur laquelle on revient sans cesse, Gennie finit par se perdre dans sa seconde activité, y prenant un plaisir qui lui fait franchir de nombreuses limites… Jusqu’au jour où ses deux vies se recoupent, et où la réalité la rattrape.
Dans Écume de sang, nous avons droit à une construction similaire du scénario, avec ces alternances d’époques qui nous donnent suffisamment d’informations pour titiller notre appétit. Et il a été considérablement aiguisé pendant toute la lecture !
Lorsque le corps de Caddy, son ancienne collègue, vient buter contre la coque de sa péniche, c’est tout le passé de Gennie qui remonte à la surface. C’est l’occasion, pour nous lecteurs, de devenir les confidents de cette jeune femme qui revient sur son ancienne vie pour tenter de faire le lien entre ce meurtre et elle. L’introspection du personnage est finement menée, on s’identifie sans aucun mal, et on partage cette horrible boule à l’estomac qui ne cesse de grossir au fil des suppositions de Gennie.
S’il y a bien une chose qu’Elizabeth Haynes maîtrise, ce sont les relations entre ses protagonistes. Elle nous immerge vraiment dans l’esprit de Gennie, faisant de son analyse des gens la nôtre, et jusqu’à la fin, on n’en démord pas. Le désir et le sexe inhérents à cet univers sont omniprésents mais jamais vulgaires. C’est tout en finesse que l’auteure nous décrit les scènes de drague visuelle, voire plus physique. Les scènes érotiques sont effleurées, mais elles laissent leur empreinte dans notre mémoire, car les sensations sont suffisamment bien amenées pour nous les faire ressentir comme si nous étions à la place Gennie.
Côté hommes, deux personnages risquent de vous émoustiller, le premier étant taciturne mais rassurant, le second plus accessible et jovial. Mon cœur balance toujours entre les deux alors même que ma lecture est terminée…
Voici donc un second roman différent de par l’univers choisi, mais qui reprend les clefs du succès d’une Elizabeth Haynes qui sait créer des personnages féminins plus que sympathiques, exploitant leur intériorité avec une honnêteté qui ne peut laisser de marbre.
écrit par julie